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f 3<Î’ avoir gouverné fon églife pendant
~ Saint Ifidore de Seville mourut cette même anx
Mort de faint ifi- prés de quarante ans. Se vo y an t prés de fa fin , il
dore de Seville. £ . . . a n r / 1 1
Redenpt.ap.Boii. redoubla tellement les aumônes y que pendant en-
'înit.ifù?*'9 viron fix m o is , on v o y o it une fo u le de pauvres
chez lui depuis le matin jufques au foir. Sentant
augmenter fon m al, il fit venir deux évêques,Jean
& Eparchius: apparemmentlevêqued’italique,qui
fouferit au fixieme concile d eT o led e . Saint Ifidore
fortit de fon lo g is , pour aller à l’églife de faint
V in c en t , fuivi d’une grande multitude de clercs;,
de religieux & de peuple, qui jettoient des cris capables
de fendre les coeurs. Etant arrivé dans l’é g
life , il fe tint au milieu du choeur , devant le ba-
luftre de l’au te l, & fit retirer les femmes plus
loin. -Un des évêques mit fur lui le c ilic e , un autre
la cendre , puis étendant les mains au ciel il fit
tout haut fa priere, pour demander le pardon de
fes pechez. Enfuite il reçut de la main des é v ê ques
le corps 6c le fang de N . Seigneur ; puis il fe
recommanda aux prières de tous les aififtans, leur
demanda pardon, remit les.obligations à fes débiteurs,
recommanda à tous la charité réciproque, &
fitdiftribuer aux pauvres ce qui lui geftoit d’argent.
C ’é toit le famedi faint ; & étant retourné à fon logis
, il mourut en paix quatre jours après , le dix-
Mart. r. 4. Apr. neuvième de la lune Ere <374. c’eft-a-dire l’an 6^6 .
le jeudi quatrième d’A v r il : jour auquel l’églife
honore fa mémoire.
Braulion évêque de Saragocc, nous a laiifé l’éloge
de faint Ifid o re , où il dit : Je croi que Dieu
L IVRE T R E N T E HUI T IE’ME. 391
l ’a fufeité dans ces derniers tem s , pour relever
l’Efpagne tombée en decadence, rétablir les mo-
numens des anciens, & nous preferver d’être entièrement
gâtez par la rullicité. En effet faint Ifidore
laiffa grand nombre d’écrits, qui ne fontgueres que
des extraits des anciens, & montrent plus d’erudi-
tion & de travail , que d’invention & de choix.
Le plus grand ouvrage 6c le plus fameux, ëft celui
des origines ou étimo log ie s , eompofe a la priere
du même Brau lion , qui le divifa en vin gt livres :
car faint Ifidore l’avoit laiifé imparfait. Il traite
prefque de tous les arts 6c de toutes les fciences :
commençant par la grammaire & les autres arts l i béraux
: 6c confifte en courtes définitions, accompagnées
d’étymologies,qui né font pas toujours heu-
reufes. Mais on y apprend le vrai fens de plufieurs
mots Grecs 6c Latins, dont la tradition etoit encore
vivante. s .
L ’ouvrage le plus utile , par rapport a la d i l c ig
p lin e , eft celui des offices ecclefiaftftjues. Il décrit
toutes les heures & toutes les parties de 1 office,qui
font les mêmes qu’aujourd hui : 6c attribue les hymnes
â faint Hüaire 6c à faint Ambroife. I l marque
ainfi l’ordre des oraifons de la meffe. La première
eft pour avertir le peuple 6c l’exciter a prier. La
foconde eft une in v o c a tion , afin que Dieu reçoive
favorablement les prières 6c 1 oblation des fidèles.
La troifiéme eft pour ceux qui o ffren t, 6c pour
les trépaffez , afin qu’ils obtiennent le pardon par
Ce facrifice. La quatrième pour le baifer de paix
& de charité, afin que tous étant reconciliez,s unifi.