
84 H i s t o i r e E c g t e s i a s t i q u e .
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A N . 593. Na r n i , faint Sabin de Plaifance , faint Cerbone de
n i . d ia l . e . u l t .
H o tn . 2.6. i n
e v a n g .
£ r c l . V I . 8 .
Populonium , faint Herculan de Peroufe : de plu-
ileurs faints prêtres Sc moines. Le quatrième livre
eft principalement emploie à prouver l’immortalité
de l ’ame, dont pluîieurs doutoient même dans
le fein de l ’églife ; Sc faint Grégoire avoue dans un
defes fermons, que lui-même avoit autrefois doute
de la réfurreètion. Il prouve donc l’immortalité de
l’ame: premièrement par l’autorité de l’Eccleîiafte,
qui dit : Quel avantage a le fage fur l’infenfé ; 6c
quel avantage a le pauvre, finon qu’il v a où eft la
v i e ; Sc en paffant, il donne la c le f de ce livre , en
diftinguant les objections des folutions. Enfuite,
pour rendre cette vérité feriîible aux hommes les
plus greffiers , il rapporte pluîieurs apparitions des
ame s , ou à la fortiede leurs corps, ou après la mort.
Et à cette occaiîon il enfeigne , qu’il y a un purgatoire
par le feu , pour purifier les ames des pechezr
les plus lége rs, qu’elles n’ont pas expiez pendant
cette vie.
Je fais que cet ouvrage de faint Grégoire , eft
celui que les critiques modernes ont trouvé plus digne
de leur cenfure, Se quelques - uns de leurs mépris.
Mais ce que j ’ai rappor té, Sc ce que je rapporterai
encore des aètions 6c des fentimens de
ce faint pape , ne p e rme t , ce me femble , de le
foupçonner ni de foibleife d’efprit , ni d’artifice.
On voit par tout l’humi l i té , la candeur, la bonne
f o i , avec une grande fermeté 6c une prudence
eonfommée. il eft vrai qu’il avoit plus tourné fou
efprit aux réflexions morales, & à la conduite des,
IV.
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L i v r e T r e n t e - C in q jü i e’m e. r 8 y ----------—
affaires, qu’à l’étude des fciencesfpéculatives[Sc des A s , 593.
lettres humaines. C ’eft pourquoi il ne faut pas s’étonner
s’il a fuivi le goût de fon i lécle, de raconter
Sc de recueillir des faits merveilleux. D ’ailleurs faint
Geregoire n’avoit point à combattre des philofo-
p h e s , qui attaquaffent la religion par raifônnemenr.
Il ne reftoit gueres d ’autres payens , que des paï-
fans 6c des ferfs ruf t iques, ou des foldats barbares,
que les faits merveilleux perfuadoient mieux que
les fyllogifmes les plusconcluans. Tou t ce que faint
Grégoire a crû devoir faire, eft de ne rapporter que
ceux qu’il croïoit les mieux prouvez : après avoir
p r i s , pour s’en affûter, toutes les précautions poffi-
bles. Car en général, fa foi Si fa pieté ne lui permet-
toientpas de douter de la puiffance de Dieu. Son
intention , en rapportant ces mira c les , eft très-pure
: c ’eft de confirmer la foidesfoibles fur l’immortalité
de l’ame , Sc la réfurreétion des corps ; fur l’in-
terceffion des Saints, 6c la vénération de leurs reliques
: fur l ’utilité de la priere pour les morts ; particulièrement
du faint facrifice : toutes créances Sc
pratiques établies, comme nous avons v û dès les-
premiers tems de l’églife.
Auffi ces dialogues furent reçûs d’abord avec
un merveilleux applaudiffement ; Sc ont continué
d ’être eftimez pendant huit ou neuf cens ans,
Saint Grégoire les envoïa à la reine Theodelinde ; ’
6c 1 on croit qu’elle s’en fervit pour la converîion
des Lombards, qui pouvoient favoir la vérité de
la plupart des miracles qu’ils contiennent , puif-
qui ls etoient arrivez fur des gens de leur nation ,