
A n . 6; 6 .
XVII.
Troifiémc interrogatoire
de Saine
Maxime.
Acia. SS. Max.
to. i.p . 44. & to.
6. cotte.p. 47t.
».j.
j 4 î . H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Cependant on envoya de C . P. des ccammiiTai-
res pour interroger faint Maxime dans fon exil :
fçâvoir Theodofe évêque de Cefarée en Bithinie,
de la part du patriarche; 6c de la part de l’empereur,
Paul & Th cod ofe confiais. Ils arrivèrent à B izy e ,
le vingt-quatrième d'Aouft,indi£bion quatorzième,
l ’an 656. Et après quelques difeours de pieté, l’évê-
qüc Theodofe dit a faint Maxime : L ’empereur 6c
le patriarche veulent fçavoir de v o u s , pourquoi
vous né communiquez point au fiege de C .P . Saint
Maxime répondit : A v e z -vou s un pouvoir par écrit
de l ’empereur bu du patriarche ? Théôd ofe reprit :
Vôu s ne deviez pas, feigneur, vous défier de nous :
tout miferâble que je fuis , je porte le nom d’évêque
; 6c Ces feigneurs fo n t partie du fenat. Nous ne
fommes pas venus vous tenter : à Dieu ne plaifc.
Saint Maxime répondit ; de quelque maniéré que
vous Îo y e z venus, je vous dirai fans referve ce que
vous me demandez, quoique vous le fçaehiez mieux
que moi.
Vous fça v e z les nouveautez qui ont paru depuis
la fixiéme ind i&ion du cycle pafle : c’eft-à-dire l’an
633. commençant à A lexandrie par les n eu f articles
de C y ru s , que le fiege de C . P. a approuvez, 8c les
autres chafigemens fait par les patriarches Sergius,
Pyrrus 6c Paul, dans leurs conciles. V o ilà pourquoi
je ne communique point à l ’églife de C.P. Q u e l’on
ôte ces fcandalcs , enforte que je puiife marcher
dans le chemin battu de l’évangile , tel que je l’ai
trouvé ; j’y marcherai de moi-même. Que difons-
nous donc de mauvais, dit Thcod ofe ?
L i v r e t r f . s t e - s e u v i e ’m e . 7 4 ;
Saint Maxime répondit : En difant qu’il n’y a ~~~
qu’une opération de la divinité 8c de l’humanité
de J e fu s -C h r ift, vous confondez la doétrine de la
Trinité 8c de l ’Incarnation : puifque félon les peres,
ce qui a même opération eft de même nature, 8c
ce qui n’a aucune puiiTancc n’eft rien. C e qu’il leur
prouva par plufieurs raifons, à peu prés les mêmes
qu’il avoit employées dans la conferencp avec
Pyrrus.
Théodore dit enfuite:Ne prenez pas comme une s«p. vn.
décifion certaine , ce qui a été fa it par ménage- XXXVUI- 4®-
ment. Saint Maxime répondit : Si le T y p e , qui Aa“ n-9-
défend d’ attribuer à N . Seigneur aucune yolonré
ou opération , n’eft pas une décifion certaine :
pourquoi m’avez - vous livré honteuièment à des
nations barbares 6c infideles ; Pourquoi m’a -t-on
condamné à demeurer à Bizye,8c mes compagnons,
l ’un à Perbere 8c l’autre à Mefemhrie. Theodofe
dit : Par le Dieu qui me doit juger, j’ai dit quand
on fit le T y p e , 8c je le dis encore , q u ’on l ’a mal
fa it, 8c à la perte de plufieurs. Mais le pretexte a
été d’appaifer les diiputes des C a th o liq u e s , Touchant
les vo lon te z 8c les opérations. Saint M a x ime
dit : Et quel fidele peut recevoir un ménagement,
qui fupprime les paroles des apôtres, des prophètes
8c des doékeurs, que Dieu même a ¡établis,
8c a qui il a dit : Q ui vous reçoit me reçoit,.8c qui Mwh.x.40.
vous a rejette me rejette ? Le diable a auffi íes
Faux apôtres , fes faux prophètes 8c fes fau x docteurs,
qui font les hérétiques. Comme .celui qui
reçoit les vçais, reçoit Dieu j cclui qui reçoit fes fapx