
« 90 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e 1.
A n. J94. les canons défendent à un évêque d’excommunieï
pour fon injure perfonnelle. Il fe plaint encore â
qu’en Sardaigne on rétabliiToit en leurs fondions „
des clercs qui étant dans les ordres fa c r e z , étoient
tombez en des pechez de la chair : ce qu’il défend
abfolument, comme contraire aux canons : quand;
même ces clercs auroient fait penitence. Pour prévenir
ces inconveniens, ajoute - 1 - il a il faut bien
examiner ceux que l ’on ordonne : s’ils ont gardé la-
continence pendant plufieurs années , s’ils font
af fedionnez à la priere 8c à l’aumône..
Dans une lettre precedente faint Grégoire a vo i t
| I | g | dit au même Janvier de Caillari : Les prêtres ne
doivent pas marquer fur le front avec le faint chre-
m e , les enfans baptifez : mais feulement leur faire
l ’on d ion fur la poitrine , afin que les évêques leur
faifent enfuite celle du front. Mais ayant appris
que quelques -uns avoient été fcandalifez de cet te
lïtitÉÉ défenfc ; il lui écrivit enfuite : Nous l’avons fa ic
fuivant l’ancien ufage de nôtre églife : fi. quelques-
uns en ibat fi fort contriftez , nous permettons
même aux prêtres de faire aux baptifez l ’on dion,
du crème fur le f r o n t , au défaut des évêques. Plu-
fieurs théologiens concluent de cette autorité de
faint Grégoire , qu’encore que l ’évêque foit le m i -
niftre ordinaire du facrement de conf irmat ion, le
prêtre peut l’adminiilrer par difpenfe ; 8c que les
ufages ont été differens fur ce point , entre les é g l i -
fes d’Occid'ent : comme ils le font encore entre l’é -
glife Greque, 8c la Latine»
L i v r e T r e n t e - C i n q u i e ’m e ; 91
L’imperatrice Conftantine demanda à faint Grég
oire le ch e f de faint P a u l , ou quelque autre partie
d e fon corps : pour mettre dans l’églife , que l ’on
dbâtiiïoit à l ’honneur de ce faint apôtre dans le palais
de C. P. Saint Grégoire lui répondit : Vous
m ’ordonnez ce que je ne p u is , ni n’ofe faire. Car
les corps des Apôtres faint Pierre 8c faint Paul font
fi terribles par leurs miracles , que l ’on ne peut
en approcher , même pour prier , fans être faifi
d ’une grande crainte. Mon prédcceifeuç ayant
Voulu changer un ornement d’a rgent, qui étoit fur
le corps de faint Pierre, éloigné toutefois d’environ
quinz e p ied s , eut une vif ion terrible. Mo i -même
j ’ai voulu reparer quelque chofe près le corps de
faint Paul, il falut creufer un peu avant auprès de
fon fepulcre : le fuperieur du lieu trouva quelques
o s , qui toutefois ne touchoient pas au fepulchre,8c
le s tranfporta à un autre lieu ; il en mourut fubitc-
ment après une trifte apparition. Mon predeceifeur
voulant faire quelque réparation près le corps de
fa int Laurent, comme on foüilloit fans içavoir pré-
«i fément le lieu où il é to i t , on ouvri t tout d’un
coup le fepulcre : mais les moines 8c les menfionnai-
res qui y travai lloient , pour avoir vû le faint corps,
fans y avoir to u ch é , moururent tous dans l’efpace
de dix jours.
Sachez d on c , madame, que quand les Romains
donnent des reliques des faints,ils ne touchent pas
aux corps : ils mettent feulement dans-une boëce un
l in g e , que l’on dépofe auprès du corps faint ; puis
-on i’en retire ôc on l ’enferme ave,c la vénération
M ij
A n . 594.
X X X V I I .
Contre les
tranilations des
reliques.
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