
i — I S i Mil il BMinf i l i i lM i l l
A n, W n
104
prouva pa
H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
as qu’il voulût traiter avec les Lombards ;
8t lui écrivit une lettre , où il traitoit de (implicite
fa confiance à leurs paroles. Ce reproche fut fenfl-
ble à faint Grégoire ; 8c il fe plaignit à l ’empereur,
que c’é toi t l ’accufer defottife fous un nom plushon-
*4 31. nête. J'avouë, dit - i l , que je le mérité ; car h j ’avois
é té fa g e , je nemeferoispasexpoféà ce que je fouffre
ici au milieu des armes des Lombards. Il fe plaint
enfuite, que l’on ne le croit pas ., quand il dit la
vé r i té; 8c ajoute : Jepalferois volontiers fous iilence
cette mocqucrie , fi je ne voyois la fervitude de ma
partie croître à tous momens : mais je fuis fenfible-
ment affligé , que faute de croire mes avis, on laiife
augmenter exceffiyement les forces des ennemis;
Penfez de m o i , Seigneur, tout le mal qu’il vous plaira
; mais ne prêtez pas facilement l’oreille à tout le
monde , fur l’intérêt de l’état 8c la perte de l’Italie,
8c croyez aux effets plus qu’aux paroles. Il inhftc
enfuite fur le refpeét dû aux évêques, même par les
princes qui font leurs maîtres. Cet te lettre eft du
mois de Juin 595.
Dans le même - tems il fe plaignoit ainfî de
l ’exarque, écrivant à un évêque qui étoit en Orient,
i?. Epi/i, 3;. Je ne puis vous exprimer ce que votre ami , le fei-
gneur Romain , me fait fouffrir en ce pais. Sa malice
eft au-deffus des armes des Lombards ; 8e nous
fommes mieux traitez par les ennemis qui nous tuent,
que par les officiers de l ’emp i re , dont les rapines 8e
les fraudes nous confument d’inquiétudes. Eftre en
même-tems chargé du foin des évêques, du clergé,
^ des monafteres 8e du peuple ; veiller cpntre les furprifes
L i v r e T r e n t e - C i n q j j i e ' m ï ; 1 0 ;
« A A . 1 *
rifes des ennemis : être toûjours en garde contre
:s tromperies 8e’ les malices des gouverneurs ; quelle
peine c’eft ôe quelle douleur ; vous le pouvez d’autant
mieux comprendre , que iyous m’aimez plus
iincerement.
il exprime des peines femblables dans une lettre 33.
du même tems à i ’imperatrice Conftantine. Aïant
appris, d i t - i l , qu'il y a v o i t en Sardaigne pluiieurs
idolâtres, 8cque les évêques de l’ifle négligeoient
de les inftruire ; j ’y ai envoïé un des évéques d’Ital
ie , qui en a converti pluiieurs. Mais j ’ai appris ,
que ceux qui facrifîpient aux idoles, paient au juge
un droit pour en avoir la permiflîon ; 8c qu’il continue
d’exiger le même droit de ceux qui ne facri-
fient plus , 8c qui font baptifez. L’évêque lui aïant
fait des reproches , il a répondu qu’il avoit acheté
fa charge h cher , qu’ il ne pouvoir la païer que par
de tek mpïens. L ’ifle de Corfe eft tellement accablée
d’impof ît ions, que les habitans ont peine à y
fatisfaire en vendant leurs enfans ; ce qui leur fait
abandonner l ’empire , 8c recourir aux Lombards.
C a r que peuvent-ils fouffrir de pire de ces barbares?
En Sicile , un nommé Etienne cartulaire de la
mar ine , eft accufé de tant de vexat ions, s’emparant
des biens d’un chacun, & mettant des pan-
nonceaux aux terres 8c aux maifons, fansconnoif-
fance de caufe : que j ’emplirois un gros volume de
ce que j ’en ai appris. C ’eft ce que je vous prie de re-
prefènter a l’empereur. Je içai qu’il dira, que ce que
Ion tire de ces i f le s , eft emploïé aux dépenfes d’ Italie
: mais c’eft peut-être la caufe du peu de profit,
Tome V I 11. q