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AN. 592. Anaftafe patriarche d’Ant ioche , mourut vers le
x x v n même tems,c’eft-à-dire vers la fin de l ’an 598. après
Patriarches avoir tenu ce fiege pendant feize ans à deux reprid*
Antioche Sc r . * • ~ ' f dejcrufaiem. les : premièrement on^e ans depuis 561. julques
sitf.i.xxxiy.». à 571. qu’ il fut chàffé, ôi Grégoire mis à fa place j
ra«.ai.jxxt. c|n(j ans Jepuis fon rétabliffement, en 593.
ainfi il devoit être fort âgé. il laiiTa plufieujrs lettres
& plufieuçs fermons , dont quelques-uns fe
trouvent encore. Mais il faut bien fe garder de
v. Boli- ai. confondre fes éc r i ts , ou fa perfonne avec faint Ana-
p-ape s inaï tc } prêtre & moine , qui y iv o i t encore
Wsbtii.h. v in g t ans après : ni avep Anaftafe d’Ant ioche fon
fucceffeur, que l’on furnomme le jeune , pour le di-
f t inguer, & qui tint le fiege neuf ans. C ’eft à ce
tz.tpiji.At. dernier, que faint Grégoire é c r iv i t , vers le mois
de Mai de la feconde indiéfion , l’an 599. temoir
gnant être content de fa profeffion de foi ; &. l'ex*
hor tant , pour premiere offrande de fon facerdoce,
à purger les églifes de fa dépendance de la iimonie ,
dont elles étoient infeétées.
Saint Grégoire écrivit la même chofe à Hefy -
çhius patriarche de Jerufalpm , fucceffeur d’Amo s ,
en 601. indiêtion quatrième, par où l’on v o i t ,q u e
la firnonie avoit grand cours en Orient. Dans la
même le t t r e , il rend ce témoignage à l’empereur
Maur ice , que les heretiques n’ofoientoù^rir la bouche
fous fon regne.
x x v in . ^ Saint Euloge patriarche d’Alexandrie , compofa
Euiogcd'Aie“ plufieurs écrits contre les diverfes fcdtes d’hereti-
xaûdnc. q Ues ^ <j ont pon ¿gijfe écoit affligée. Il écrivit fix
livres contre les Novatiens : dans les quatre premiers,
L i v r e T r e n t e -S i x i e ’m e ; ' i 85 .
Riiers , il combattoit leur herefie en général ; dans An. 399.
le cinquième, il p rou v o i t , que l’on devoit honorer
les martyrs contre la prétention des Novatiens
d Alexandrie : dans le fixieme, il refutoit un l ivre cod.zot.paz.
plein de fables : intitulé : Combat de l’évêque No-
vat.- Il fit un traité en deux livres , pour la lettre c^ A “ i-a
de faint Léon, contre Timot l iée & S e v e r e , & le dé- ??>
dia a Domitien eveqûede Melitine. Il traita le mê- cod.zig.paz,
me fujet dans un autre l iv r e , & il fit une invedtive 1 cod.zzp.paz,
contre les Gaïnites & les Acéphales : où il combat- 778'
toit la fauffe union, qu’ils avoient fait entre-eux
pour un tems , en trahiffant leur créance) &ma r -
quoit combien elle étoit éloignée de la fage (Econ
omie , ^ont l ’églife ufe quelquefois, & dont il cod,z,0.paz.
donnoit d’excellentes réglés. En un m o t , i l'avoi t 8ji*
beaucoup travaillé pour la défenfe du concile de
Calcédoine, de faint Léon & de faint Cyrille. Mais
de tous ces ouvrages de faint Euloge, il ne nous
refte que degrands extraits dans la bibliothèque de
Photius. : , •
Il avoit particulièrement combattu les Agnoï te s ,
quiattribuoient l ignorancea Jefus-Chrift, abufanc
des paffages de l’évangile, où il parle, comme ignorant
quelque chofe : & il envoya .ces écrits au pape
faint Grégoire ; qui lui répondit : Je n’y ai rien
trouvé , qu a admirer. Car vôtre dodr ine cft tellement
conforme aux peres Lat ins , que je nem’éton- «»m*
ne point que le Saiùt Eiprit ait été le même dans la ,U
diverfiteffles langues. Il confirme enfuite les répon-
ù s de faint Euloge , aux paffages dont les Agnoïtes
abufoient ; fçavoir: que Jefus-Chrift avoit cher-
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