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171 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ;
chevêque vouloir revenir contre la convention faite
àClarèndon ; Si quand il vitlui-même qu’il réfutait
en fa pretancede fceller l’a&equ iya vo i té té
dreffé. Le roi commença à le charger de grandes
exa<ftiohs;St il parut qu'il en vouloit même à la vie.
L’archevêque voïant qu’il ne pouvoit plus faire
aucun fruit dans tan églita, voulut palier en France
pour aller trouver le pape, Si s’embarqua fecre-
tement : mais il fut rejette par le vent contraire -,
■& leroi ayant fçu qu’il avoir voulu tartir fanscon-
g é , en fut encore plus irrité contre lui. Cependant
Rotrou évêque d’Evreux travailioit à réconcilier
le roi 8c l’archevêque-, Si comme le roi ne voulois
rien écouter fans la confirmation des coutumes,
l’archevêque envoïa au pape, comme pour le prier
de les confirmer : mais en effet pour l’en faire jug
e , en décharger fa confcience fur tan fuperieur
8c appaifer ainfile roi. Lepape neta laiffa pas tar-
prendre 8c refufa de confirmer les coutumes : ainii
le roi voïant qu’il n’avançoit rien.de «ce côté-là ,
entreprit par leconfeil de gens mal intentionez de
faire palier la légation d’Angleterre à Roger archevêque
d’Y o r c , de tous tems jaloux deThomas.
Eé Pape le refufa une première fois , ne voulant
pas oteràl’églife de Cantorberi ces ancien privilège:
mais le roi lui a'iant énvoïé une féconde députation
fur ce fujet , le pape craignit de le trop
irriter en lui refufant tou t , Sc que Thomas lui-
même ne reifentit les effets de: ion indignation.
O’eft pourquoi , tenant ferme pour le refus des
Coutumes, il accorda à: Roger le. titre de légat,
mais avec des reftriêfions qui le de
inutile: car il netaûmettoit ni la perfonne de T h o mas
ni tan diocefe à la perfonne du nouveau légat;
Sc il avoit tiré parole , que les lettres de légation
ne feroient point rendues à Roger fans un nouveau
eonfentement de fa part. C ’eft ce que l ’on void
pasfes lettres à Thomas : dont la première eft dat-
tée du cinquième de Mars à Sens. Par cette lettre
& par une autre encore, il l’exhorte à fe conduire
envers le ro avec grande circonfpection, 8c à faire
tous tas efforts pour recouvrer les bonnes grâces
de ce prince, fans préjudice de la liberté de l’égli-
fe. Gardez-vous bien , ajoûte-t’il, d’ufer d’aucune
rigueur contre le ro ni ion roïaume jyfques à Pâques
prochain. Dieu nous donnera alors un meilleur
tems, 8c nous pourrons vous 8c moi agir plus
fûrement en cette affaire. Il femble qu’Alexandre
prévoïoit la mort de l’antipape. Il écrivit auffi au
roi d’Angleterre , l’exhortant à abandonner fes
coutumes contraires à la liberté de l’églife, par la
confidérationdujugemenrdeDieu; 8c par les punitions
que Dieu a exercées contre les rois quiont
entrepris furie faeerdoce.
Le roi ne laiffoit pas de foûtenir fa prétention
8c faifoit poufuivre devant les juges feculiers les
clecrsaccufez de vol, d homicide ou d’autres crimes
: afin qu’aïant été convaincus, ils fuffent dépo-
fez 8c livrez à la cour laïque. Mais l’archevêque
confiderant ce qui eft permis à chaque ju g e , ne
trouvoit point que la puiffance feculiere , eût aucun
droit dans une cautaecclefiaftique criminelle,
Y i i j
An. 11^4.
1 . e p if î ; 4 , j .
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VI. leR urpotiu r&e eln’atrre
chevêque.