
A n . 1187.
Chr. P i f to. j .
I ta l. Sae. p. $8?.
V. Pagi 1187. ».
16. iib 8 . ». 1.
G ervaf- an.
Ann. M a illro f.
X I V .
Traité du pape
avec les Romains.
Roger, p. 689*
J 70 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
très-riches & très-puiffantes par terre 8c par mer^
Le pape Grégoire entreprit de les reconcilier,,
afin de les faire agir enfemble pour le recouvrement
de la terre fainte. Pour cet effet il fe rendit
à Pife, où il fut reçu avec grand honneur le neuvième
jour de Décembre, & y ayant fait venir les
premiers d’entre les Génois, il parla aux uns & aux
autres avec tant de fageffc , qu’ils commençoient
à s’adoucir, & la paix étoit en bon chemin , quand
la fievre le p r it , 8c après avoir été malade très-peU'
de jours , il mourut le feiziéme du même mois g
n’ayant occupé le faint fiege qu’un mois & vingt-
fept jours. Trois jours après, c’eft-à-dire, le dix-neu-
viéme de Décembre 1187. on élut à Pile pour lui
fucceder Paul ou Paulin Romain denaiffance cardinal
évêque de Paleftrine , qui fut nommé C lé ment
I I I . & couronné le lendemain dimanche
vingtième de Décembre. Il tint le faint fiege trois- O G
ans 8c trois mois.
Aufîi-tôt après fon couronnement, il envoya des
députez aux Romains fes concitoyens, pour établir
avec eux une paix folide. L ’occafion de la discorde
étoit la ville de Tufculum à dix milles ou trois
lieuës de Rome appartenant au pape , à laquelle les-
Romains faifoient une guerre implacable, pour fe
la foùmettre; cequicaufoit une cruelle divifion en-
tre-eux 8c le pape depuis le temps d’Alexandre III.
Les députez de Clement III. étant arrivez à Rom e ,
exhortèrent les Romains à le recevoir comme leur
pere , & fe réünir à lui. Nous leSouhaitons plus que
lui, répondirent-ils, à condition toutefois qu’il
L i v r e s o i x a n t e -q j j a t o r z i e ’m e . J71
]ious aidera à reparer la perte & la honte que nous
avons reçue à l’occafion de la guerre de Tufculum ;
& qu’il fera marcher fes troupes, s’il eft befoin ,
-contre cette ville , en cas que nous ne publions
faire avec elle une paix honorable. Enfin qu’il nous
la livrera, s’il en eft un jour le maître, pour endif-
pôfer à nôtre volonté.
A ces conditions fut fait le traité , où le fenat 8c
le peuple Romain adreffanc la parole au pape , di-
fent en fubftance : Nous vous rendons dès-à- prefenc
le fenat ,■ la ville & la monnoye. Nous vous rendons
quittesl’églife de S. Pierre 8c les autres, qui étoient
engagées pour la guerre ; a condition que vous céderez
au fenat le tiers de la monnoye, furquoi l’on
déchargera tous les ans une partie de la fomme
pour laquelle les églifes étoient engagées, jufques à
ce qu’elle foit entièrement acquitée, & dont les intérêts
diminueront à proportion du principal. Nous
vous jurerons la fidélité tous lesans, nous & lesfena-
teurs nos fucceffeurs ; & vous donnerez aux fena-
teurs 8c à leurs officiers les diftributions ordinaires ;
auffi-bien qu’aux juges, aux avocats 8c aux feriniai-
res que vous aurez établis.
De quelque maniéré que Tufculum foit détruit,
l ’églife Romaine y gardera tous fes domaines &
fes mouvances ; mais vous nous donnerez dans fix
mois tous les murs de la ville & de la fortereffe ,
pour les détruire fans que vous les puiffiez jamais
rétablir. Et fi Tufculum ne tombe pas entre nos
mains d’ici au premier de Janvier, vous en excommunierez
les habitans, 8c les contraindrez par
Ç c c c ij