
An. i i j<5.
V. Tapebr.
Conat. D ’fiert.
& "Paydip»
to. 1 8. Poll. p. 39»
Vfer. antiq.
He c le f Britan•
ÎMfinÉi
Bar. an. 604.
8. j*. *£*ff.
34 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
pagnes,entr’autres fainte Verenne , dont Gerlac
abbé de Duits avoir envoyé le corps à Hildelin abbé'
de Schonaugè.
En ce livre Elifâbeth raconte fort au long comme
l'ayant apprife de fainte Varenne, d'un ange Si
d’autres faints, l’hiftoire de fainte Urfule , de fes
compagnes 8c de fes compagnons , fi fabuleufe
qu’elle eft manifeftement infoûtenabie. On y voit
entr’autres un prétendu pape Cyriaque inconnu à
toute l'antiquité , que l’on place entre Pontien 8c
Anterôs, c’eft-à-dire l’an 135. 8c dans le même
tems on met un roi de C. P. nommé Dorothée
8c un roi particulier en Sicile ; quoi qu’Elifabeth
prétende redreffer les fautes de l’hifloire que l’on
avoit déjà écrite des onze mille vierges. Or je ne
vois que deux maniérés d’expliquer ces difficultez.
On peut dire qu’Elifabeth ayant lû attentivement
ou entendu raconter ces hiftoires, s’en étoit tellement
rempli l’imagination, qu’elleacruaprendre
en révélation ce que fa mémoire lui fourniifoit ; 8c
qu’Ecbert n’a pasfçû di ftinguer ce que l’imagination
échaufée de fa foeur produifoit naturellement
d’avec les révélations furnaturelles. Ou bien il faut
dire comme dit le cardinal Baronius fur un fembla-
ble fujetj que cette partie des révélations eft fup-
pofée ; 8c qu’Ecbert, ou quelque autre, voulant au-
torifer cette hiftoirede fainte Urfule, l ’a attribuée
à£lifabeth,la faifant parler comme il a voulu. Mais
il faut avouer que l’une 8c l’autre explication donne
grande atteinte à toutes ces révélations : car qui
nous afturera que les autresjfoient plus fidelles ? En
L i v r e S o i x a n t e - D i x i e ’ m e . 35
général il faut convenir avec le pieux 8c fâvant
Pierre Papebroc, qu’on ne peut faire aucun fonds
fur ces révélations de faintes, pour établir des dogmes
theologiques ou des faits hiftoriques, puifque
l’on trouve des révélations concradi£toires;Sç qu’if
ne faut chercher les faits que dans les hiftoires au-,
tentiques, fuivantles réglés de la critique la plus
judicieufe.
Outre les vifions, on a quinze lettres d’Elifabeth
dont la plus confîderable eft à fainte Hildegarde*
qu’elle vifîtoic quelquefois. Elle l’écrivit vers l’an.
1 160. étant déjà fuperieure, ou,comme elle fe nom?
me, maîtreffedes religieufes de Schonaugè. Elles’y
plaint des mauvais difeours que tenoient d’elle les
religieux mêmes, 8c de quelques fauffes lettres que
l’on faifoit courir fous fon nom ; 8c affine qu’elle
n’a découvert les grâces que Dieu lui avoit faites ,
que par l’ordre exprès d’un ange plufieurs fois réï-r
teré. Après avoir reçu de ces grâces furnaturelles
pendant treize ans , elle mourut le vendredy dix-
huitiémede Juin int j. étant dans fa crente-fixiéme
année ; quoiqu’elle n’ait point été canonifée , elle
a été mife dans le martyrologe Romain en 1584.8c
depuis ce tems elle eft honorée comme fainte au
monaftere d’hommes de Schonaugè , çar celui de
filles a été ruiné par les Suédois, Eçbert frere d’Eli-
fabeth s’y rendit moine à fa perfuafion, 8c en fut
abbé après Hildelin en 1167 . Il a écrit contre les Cathares
ou Manichéens d’Allemagne dont elle fait
aufti mention dans fes exhortations.
Pierre le venerahle abbé de Clugni mourut le
E'ij
A n. i ijûy
Boll. to. i ' *
p. 14 7 . to. t . pf
ap.Trithem ch ri
Hirfaug. 1 i6 z ,
Mart. R. 18«
J«H.
Trithem. chr«
Hirfaug• ann.
1163.
XVIII.
Fin de Pierre