
A n. 1184.
l v .
Origine deSvVau-
dois.
V. Cang. glojf. Pa-
terini.
Bonaccurf. to. 13..
Spicil. p.,7$.
Ah. 'Vrfyerg. an.
ïz ii.J a c .V t tr ta c .
htft. Ocsid. c. 28.
Gang.gloJf.Humtl.
530 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Quant aux heretiques nommez en ce décret I
les Cathares ou Paterins font les nouveaux Manichéens
dont nous avons fi fouyent parlé ; les
PafFagins ou Pafages vouloient que la loi Mofaï-
que fût obfervée à la lettre, Sc nioient la Trinité •?
ils condamnoient les peres & toute l ’églife R o maine.
Leur nom femble venir du Grec Pafagios
Tou t faint. Mais les Humiliez & les Pauvres de
Lion metitent une attention particulière ; car
Leurs commencemens avoient été bons. Les Humiliez
parurent premièrement enLombardie : c’é-
toit des hommes & des femmes qui vivoient
en commun dans une grande pauvreté,portoient
des habits fort rudes ; & dans leur contenance ,
Leurs difcours .& toutes leurs maniérés d’agir té-
moignoient une grande humilité. Ils fubfiftoient
principalement du travail de leurs mains & ne
poffedoient rien en propre. Il y avoir entre eux
cdes laïques prefque tous lettrez, & ils difoienc
tout l’office canonial du jour & de la nuit ; plufieurs
ne mangeoient point de chair s’ils n’étoienc
grièvement malades, & ne portoient point de linge.
Les'femmes de cet inftitut étoient tellement’
éloignées des hommes qu’ils ne les voyoient pas morne
à l’églife , & un mur les féparoit au fermon.:
Le pape avoit approuvé leur inftitut, &c avoit
permis aux clercs & aux laïques lettrez , de prêcher,
non feulement dans leurs maifons, mais dans
les, places publiques & dans les églifes du consentement
des prélats. Ils avoient fait ainfi grand'
n omb r e de converfions,&s’étoient multipliez en
L i v r e s o i x a n t e - t r e i z i e ’m e . 3.31
peu de temps ; car outre ceux qui vivoient en
commun, plufieurs à leurperfuafion vivoientfain-
tement dans le monde avec leurs femmes & leurs
cnfans. Ces humiliez étoient formidables aux Manichéens,
qu’ils confondoient publiquement & dé-
couvroient leurs artifices ; ôc ils en convertiffoient
plufieurs. Ce n’eft pas de ces Humiliez qu’il faut
entendre le décret du pape Lucius, mais de ceux qui
prenant fauffement ce nom, s’ingeroientà prêcher
fans million , à entendre les confefîions & diriger ,
entreprenant fur le miniftere ecclefiaftique.
Les pauvres de Lion font plus connustfous le
nom de Vaudois, & leur feéle commença en 1160.
a cette occafion. Plufieurs notables bourgeois
étant affemblez à Lion , un d’eux mourut fubite-
ment en leur prefencc : Pierre Vaidb qui étoit de
la compagnie, fut tellement frappé de cetaccident,
q u il diftribua auifi-tôt aux pauvres une grande
fomme d’argent ; ce qui en attira quantité à fa
fuite. Il les exhorta à embrafler la pauvreté volontaire
à l’imitation de J. C . & des apôtres; &
comme il étoit un peu lettré il leur expliquoit
le texte du nouveau teftament enlangue vulgaire.
Les ecclefiaftiques l’entreprirent, l ’accufant de
témérité ; mais il méprifa leurs réprimandes &
continua d’enfeigner , difant à fes diiciples, que
le cierge corrompu dans fes moeurs envioit leur
fainte vie & leur doétrine. On les nomma Vaudois
du nom de leur maître , ou Leoniftes à caufe
de la ville de L ion . ou Sabatés & Infabatés à caufe
de leur chauffure finguliere ; ioit qu’ils por-
X x x ij
A n . 1184.
Ahh. Urperg. an.
12 1 2, p, 318.
Retner.conc.Vald
c.U
Cang, Sahatati.