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niers les églifes changées en mofquées, & elles furent
reconciliées le leiziéme de Juillet par Alard
évêque de Verone cardinal & légat du faint fiege,
affilié des archevêques de T y r , de Pife & d’Auch ,
avec Jes évêques de Sarisberi, d’E vreux, de Baïone,
de T r ip o li, de Chartres & de Beauvais. Les deux
rois avoient ordonné que tous les Mufulmans qui
fe feroient baptifer feroient mis en liberté : mais
comme on vit qu’ils ne le faifoient que par la
crainte de la m ort,& qu’ils alloient auffi-tôt trouver
Saladin renonçant au Chriftianifme 5 on défendit
d’en baptifer davantage.Le roi de France fe contepta
de cet exploit, fe trouvant malade, & d'ailleurs mal
fatisfait du roi d’Angleterre avec lequel il avoit eu
plufieurs différends dès Meffine.il s’embarqua donc
le dernier jour de Ju ille t, laiffant la conduite des
croifez François à Hugues III. duc de Bourgogne,
qui mourut à T y r l’année fuivante 1191. Le roi Philippe
aborda àOtrante le jeudi dixième d’O&obre
1191. & vint à Rome , où le pape Celeftin le reçut
avec honneur & le défraya pendant huit jours. Il fit
de grandes plaintes contre le roi d’Angleterre , &
fe fit abfoudre de fon voeu lui & les iien s , parce
qu’ils n’en avoient pas accompli le temps -, le pape
leur donna même des palmes & des croix pendues
au cou , les déclarant pelerins. Le roi Philippe arriva
en France vers la fête de N o ë l, qu’il célébra
à Fontainebleau.
Pendant le fiege d’Acre quelques Allemans de
Brème & de Lubec touchez de compaffion pour
les malades de l’armée qui manquoient de tout,
L i v r e s o i x a n t e - q u â t o r Z i e ’m e.' ¿ 0 ;
établirent un hôpital fous une tente qu’ils firent d’un ~—
voile de vaiffeau , où ils fervoient charitablement
les malades. Il y avoit déjà auparavant à Jerufalem
un hôpital dè la nation Teutonique. Cardepuisque
la ville fut habitée par les Chrétiens Latins ,les Allemans
qui venoient eh grand nombre n’entendant
point la langue quis-’y parloir, c’eft-à dire,le François,
ne fçavoient à qui s’adreffer. Mais Dieuinfpira
à un vertueux Alleman qui y étoit établi avec fa
femme , de bâtir à fes dépens un hôpital, pour les
pauvres & les malades de fa nation, enfuite du con-
fentement du patriarche il y joignit une oratoire en
l’honneur de la fainte Vierge. Il y entretint longtemps
cette bonne oeuvre tant de fes biens que de
fes quêtes qu’il faifoit ; & quelques autres touchez
de fon bon exemple fe donnèrent à cet hôpital, ôc
quittant l’habit feculier s’engagèrent par voeu au
fer vice des pauvres. A la fuite du temps il s’y joignit
des chevaliers & des nobles, qui crurent plus
agréable à Dieu de prendre auffi les armes pour la.
défenfe de la terre iainte.
Cette dévotion s’étant doncrenouvellée au fiege
d’A cre, à l’occafion de l’hôpital dreffé dans le camp -,
on prit la refolution de former un troifiéme ordre
militaire à l’imitation des Templiers & des Hof-
pitaliers de faint Jean.Ce deffein fut approuvé par le
patriarche,les archevêques de Nazareth, de Tyr &
de Cefarée , & les évêques de Bethléem & d’Acrc :
par les maîtresdu temple &de l’hôpital faint Jean,
par le roi Henri de Jerufalem & les autres feigneürs
du pays. Les prélats & les feigneürs Allemans qui Gggg R
Jac. Vitr. hifl.
Hier0fol. c, 66*
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