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les moeurs corrompues du clergé. Il avoir peu de
lettres, mais il étoit animé d’un grand zele ; toute
la ville fut émuç de fes prédications, on le fuivoit
en fo u le , & il convercit plufieurs pecheurs. Les
principaux du clergé en furent indignez, & aïanc
délibéré enfemble, ils s’adrefferent à l’évêque, qui
envoïa l’arrêter prifonnier. Comme on le menoit
par l’églife de N . Dame, quelques prêtres & quelques
clercs le piquoient de leurs ftilets 8c l’égrati-
gnoient avec les oncles. Il leva les yeux vers l’autel
& dit en foupirant : H clasl le temps approche.o.ù
les pourceaux fouilleront la terre fous toi. Ce qui
fut confirmé par l’évenement. L’évêquc le fit donc
enfermer dans le château de Rivogne; où il traduisit
les aéfes des apôtres de Latin en François.
Enfuite, fuivant le çonfeil du clergé, l’évêque con-
fentit que Lambert fut envoie à Rome pour faire
punir fa témérité de s’être attribué l’autorité de
prêcher ; mais le pape Alexandre, connoiffant fa
bonne intention, & qu’on ne le pourfuivoit que
par envie, lui donna la permiffion de prêcher & le
renvoïa ehez lui. Il avoir affemblé des femmes &
des filles à qui il a-voit perfuadé de vivre en continence,
& que de fon nom il appella les Beguin.es ;
8c cette inftitution continue dans les Pais Bas ;où
l’pn voit avec édification plufieurs communautcz
de perfonnes de c e fe x e ,q u i fans engagement de
vqeu perpétuel, vivent enfemble s’appliquant à ia
priere (Sc au travail. Lambert le Begue mourut à
Liege en 1177. & fut enterré dans l’églife de fainfi
Chriftophe qu’il avoit bâtie.
La
L i v r e s o i x a ^ t ë -d o u z i ë ’m e . 401
La paix étant rétablie en Angleterre, les deux
fois le pere & le fils y retournèrent enfemble au
mois de Mai de l’an 117y. Arrivant à Londres ils
trouvèrent l’archevêque Richard prêt à y tehir un
concile, comme il fit le dimanche avant l’Afcen-
fion dix-ncuviéme jour de Mai dans l ’églife de
S. Pierre de Oüeftminfter. Tous les évêques fufr
fragans de Cantorberi s’y trouvèrent, excepté celui
de Vorcheftre qui étoit malade', 8c celui de
Norvic qui étoit mort. Richard y préfidoit comme
archevêque, primat & légat du faint fiege. A fa
droite étoit l ’évêque de Londres, comme doïen
de l’églife de Cantorberi ; à fa gauche l’évêque de
Vincheftre, comme chantre de la même églife :
enfuite les autres évêques 8c les abbez félon l’ordre
de leur facre. L’archevêque fit un fermon éloquent,
puis il fit lire les canons que l’on avoir dref-
fez du confentement du roi 8c des feigneurs; Ils
font au nombre de dix-neuf, tirez la plupart des
anciens conciles ; 8c voici ce que j’y trouvé dé plus
remarquable.
Défenfe à ceux qui font dans les ordres facrez
d’exercer des jugemens de fang, c’eft-à-dire, où il
échec mutilation de mémbres 3 peine alors tres-
frequente. Défenfe à tout prêtre d’exercer -la-charge
de vicomte ou de prévôt feculier ; c’cft que l’ignorance
des laïques obligeoit ' de donner à des
clercs les charges de judicatnre. Les caufes de fe-
culiers, où il s’agit de peine corporelle , ne feront
point traitées dans les églifesou les cimeticres, qui
font au contraire des afiles pour les criminels-; Les
Terne X V . E e e
A n . 117J.
L U I .
Concile de Londres.
- Gervaf.p. T419.'
1 . 10. conc.p.i+èu
Roger, p. 542-
e.x.
6.