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jPetr. Bief, ep, 64.
E p - 143.
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Xp. 14 6.
61% H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
chcvêque de Roüen & fes fuffragans en écrivirent
au pape Celeftin : fe plaignant que ce prince eût
été pris en revenant du pelerinage de Jerufalem,,
contre le privilège de la croifade , qui mettoit les
croifez fous la proteébion fpecialedu faint liege; &
exhortant le pape à emploïer en cette occauon le
glaive de faint Pierre. La lettre fut compofée par
Pierre de Blois, qui écrivit auffi en fon nom à
Conrad archevêque de Maïence , avec lequel il
avoitcontracbéamitié pendant (esétudes :1e priant
detravailler de tout fon pouvoiràladélivrancedu
roi Richard. La reine Alienor mere de ce prince
emploïa le même fecretaire pour écrire au pape
en fon nom jufques à trois fois fur le même fujet.
Dans ces lettres Pierre de Blois fait dire à la reine :
Ce qui contrifte leglife &.ne nuit pas peu a votre
réputation , c’eft qu’en une occafion iî preffante
vous n’avez pas même envoie un nonce à ces princes.
Souvent pour des affaires médiocres vos cardinaux
vont en légation , même chez les nations
barbares -, & pour celle ci vous n’avez pas . encore
envoie un foudiacre ou un acolyte. C ’ell qu’aujourd’hui
l’intérêt fait les légats , non l’honneur de
l’églife, ou le falut du peuple. Et ailleurs : Quelle
exeufe peut couvrir votre négligence,puifque vous
avez le pouvoir de délivrer mon fils iî vous en
aviez la volonté ? Dieu ne vous a-t’il pas donné en
la per fonne de faint Pierre le pou voi r de gouverner
tous les roïaumes ? Il n’y a ni duc, ni to i , ni empereur
exempt de votre jurifdiétion, Etencore ¡Vous
direz que cette puiifance vous eft donnée fur les
L i v r e s o i x a n t e - q u a t o r z i e ’me , 6 z p
ames & non fur les corps. Soit : il nous fufficqae
vous liez les ames de ceux qui tiennent mon fils
en prifon : il vous eft facile de le délivrer , pourvu
que la crainte de Dieu chaife la crainte des
hommes.
Cependant le roi Richard fçaehant que le (îege
de Cantorberi étoit toujours vacant, & n’efperant
plus y faire transférer l’archevêque de Montréal:
écrivit ainfi de fa prifon à la reine fa mere : Nous
vous mandons d’appeller nos jufticiers avec l’évê—
que de Londres & les autres fuffragans de Cantorberi,
de vous rendre au plutôt en perfonne à Cantorberi
près le prieur &. lés moines, & faire enfor-
te que Hubert évêque de Sariiberi foit élu archevêque,
s’il ne l’eftdéja. Car nous fournies perfua-
dezque fa promotion fera agréable à Dieu & utile
à la paix de notre roïaume & à notre délivrance.
En confequence de cette lettre , la reine & l’archevêque
de Roüen mandèrent aux moines: de
Cantorberi de fe rendre à Londres le dimanche
trentième de M a i, pour élire un archevêque. Ce
qui fut exécuté : mais les moines, pour conlerver
leur prétendu droit de faire feuls l’éleEfcion , la firent
dès le famedi, & lé s . évêques le dimanche :
enfin les Uns & les autres élurent Hubert fuivant
l ’intention du roi. HubcrtfurnomméVaucieravoit
été premièrement .doïen d’Yorc , puis évêque de
Sariiberi en 1189 à la recommandation principalement
de Baudcüin archevêque de Cantorberi ,qu i
l ’aimoit uniquement. Dès qu’il fut élu. archevêque
il envoïa à Rome demander le pallium, &. ccpen*
K k k k nj
A n . 1153.
XLII.
Hubert archevej'
que de Çantorbe-r
ri.
Gervaf.p, Ï58X4
R a d u l. p. 669*
Gerv. p. l é j f ï
Goduin.de pr&ftil*
p. 11S.-