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à leur logis. Le lendemain après la meffe il les ap-
pella affez matin , ils vinrent chez lui & entrèrent
au confeil dans fa chambre avec les archevêques,
les évêques Si les- abbez qui y furent admis;
Après qu'ils eurent été renfermez environ deux
heures ils fortirent, Si le roi conduifit les légats
jufques à la porte de la chapelle en dehors, ôc dit
publiquement devant eux : Puis - je ne jamais
voir aucun cardinal ! il les renvoia avec tant de
précipitation , qu’encore que leur logis fut affez
pioché, on n’attendit pas que leurs chevaux fuf-
fênt ven us, mais on leur donna des chevaux qui
fe trouvèrent par hazard les plus près devant la
chapelle.' Ainfi les légats s’en allèrent acconV;
ipagnez de quatre perfonnes au plus. Les archevêques,
les évêques Si les abbez demeurèrent
avec le roi Si rentrèrent au confeil dans la charria
bre. Après qu’ils y furent demeurez prefque juf-
ques à l’heure de vêpres, ils allèrent trouver les
légats, paroiffant tous avoir lé vifage trouble ;Se
y ayant été quelque terns, ils retournèrent a leurs
logis. . - -pi- v
Le lendemain mardi après avoir demeure chez
le roi jufques à midi, les prélats allèrent trouver
les légats portant de part Si d’autre des paroles fe-
cretes. Le mecredi vingt neuf qui étoit la veillp
de S. André, le roi fortit de grand matin avec des
chiens Si des oifeaux pour aller a la chaffe : ce
qu’on crut qu’il faifoit çxprès pour s’abfenter. C e pendant
les évêques s’affemblerent affez matin dans
la chapelle du ro i,p u is dans la chambre, Scapres
y avoir
L i v r e S o i x a n t e - o n z i e ’ m e . a é j
y avoir tenu confeil, ils allèrent a 1 eglife près de laquelle
les légats étoient logez. Les légats y furent
appeliez pour entendre ce qu on devoir propofer, 8t
ils y prirent feance au milieu, aiant a leurs cotez les
archevêques de Rouen Si d Y o r c , les eveques de
Vorcheftre , de Sariiberi, de Baïeux,de Londres,
de Chicheftre &: d’Angouleémejavècplufieursab-
bez Si une grande multitude de. laïques. _ . xtvi.
Alors Gilbert évêquedeLondres feleva,&adref- T^ ‘ s_contrc
fant la parole aux légats, il dit : Vous avez oui dire
que nous avons reçu des lettres du pape S i nous
les avons en main. .Elles portent que quand vous
nous appellerez nous a l l i o n s vous trouver., Si que
vous avez plein pouvoir de terminer-1 affaire qui
eft entre le roi Si l’archevêque de Cantorberi, Si
entre nous Si ce même prélat. Ç ’eft pourquoi aïanc
apris vôtre arrivée en ces quartiers, nous fommes
venus vers vous, prêts a intenter aétion ou a repondre,
Si à nous en tenir à votre jugement. Le
roi offre la même chofe, c’eft-à-dire, d approuver
la fentence que vous prononcerez entre lui Si 1 archevêque
quelle qu’elle foit. Puis, donc, qu il .ne
tient ni au r o i , ni à vous, ni à nous que 1 ordre
du pape ne s’exécute, on 1 imputera a qui il appartient.
Mais parce que l’archeveque fait tout précipitamment
, fufpend Si excommunie avant que
d’admonefter : nous prévenons par un appel fa
fentence prématurée. Nous l’avons dejainterjette ,
nous le renouvelions, Sc cet appel comprend toute
l’Angleterre.. -
Enfuite l’évêque de Londres expliqua ainii le
Tome X V . L l