
4 H i s t o i r e E c c ^è s i à s t i î j ^ie .
:— ; —*• comte d’A n jo u, ôc de Matilde fille du roi H en riI.
An. i i j 4. gj j| avoit époufé Alienor duchefle d’Aquitaine ,
ap.èsqu’elleeùtété féparée deLoüis lejeuneroide
France. Ainfi il fe trouva le pluspüiflant prince de
la Chrétienté: étant par Sfa mere roi d’Angleterre:
ôc duc de Normandie: par fon pere comte d'Anjou*
de Touraine ôcdu Maine : par ia femme duc d'Aquitaine
ôc comte de Poitou. Il étoit en Normandie
à la mort du roi Etienne,& repaffa auifi-tot en
Angleterre, où il arriva le feptiéme de Décembre*
ôc le dimanche avant Noël dix-neuviéme du même
mois , il fut couronné à Oüeftminfter par Thibaut
archevêque de Cantorberi, en préfence des archevêques,
des évêques ôc des barons d’Angleterre ôc
de Normandie.il régna trente-cinq ansôc fut fur-
nommé Courtmantel : mais il eftplus connu fous;
le nom d’Henri IL
m. Peu de tems après fon âvenement à la couronne
fiafe.°AdncBiv.' ^ aprit la mort du pape Anaftafe IV. ôc l’éleéfion
PaPe- d’Adrien Anaftafe mourut la même annee 1154.
le fécond jour de Décembre aptes avoir tenu le faint
fiége un an quatre mois ôc vingt-quatre jours. Le
lendemain troifiéme de Décembre qui étoit un
C h r . V o f t o m . l . vendredi, fut élu pape & couronné Nicolas évê-
iM.iab.e-ioS' ^ ¿’ Albane ôc nommé Adrien IV- Il tint le faint
fiége quatre ans ôc neuf mois. Ce pape étoit An-
Guiit. Ncuirig. gloisde nation nommé Nicolas Brec-fpére, c’eft-à-
direBrife-lance. Son pere Robert étoit un clerc qui
fefit moine 4 S. Alban,laiifant ce fils en bas âge avec
peu de bien. Etant devenu plus grand ôc naïant
pas de quoi aller aux écoles , il fubfiftoit des au-
L l V R E S O IX A N T E D IX I E.’ M F.. 3
mônes du monaftere , où ilvenoit tous les jours. ~”
Son pereeneut honte; ôc lui ayant fait des repro- N
ches de fon peu de courage le chaifa avec indignation.
Le jeune homme preffé de la neceftiré paifa la
mer, ôc ne trouvant pas. fon avantage en France il
alla jufques en Provence, ôc s’arrêta)à S. Ru f monaftere
fameux de chanoines réguliers près d’A v i gnon.
il s’appliqua à gagner leurs bonnes grâces
par tous les fervices qu’il leur pouvoir rendre; ôc
comme il.étoit bien fait de fa perfonne,fage en fes
difcours, prompt à executer les commiifions : il Te
rendit agréable à toute la communauté: Ils le prièrent
même de prendre leur habit; ôc il vécut plu-
fieurs années entr’eux, avec un grand zélé pourla
régularité, il s'appliqua à la leârure; ôc comme il
avoir l’efprit pénétrant ôc une grande facilité à parler,
il fit beaucoup de progrès dans la fcience ôc
dans l’éloquence. Enfin il le fit tellement eftimer ,
que l’abbé Guillaume II. étant mort il fût éiû pour
fucceder.
Mais quelques années après ils fe repentirent
d’avoir mis à leur tête un étranger, ils inventèrent
• contre lui des calomnies ôc l’accuferent devant le
■ pape. Eugene. Le'pape ayant çüi leur&plaintes ôc
voyant la fageffe ôc là modëftie àvecdaquelle Ni colas
fe défendoit : s’âppliqua.a les mettre en paix,
ôc après les avoir réconciliez il,les renvoya. Cette
paix ne fut pas de longue durée , il s’éleva bien-tôt
•unetempête plus violente, ôc lès chanoines de S.
R u f revinrent porter leurs plaintes au pape Eugène
qui leur dit : Je fçai quelle eft la caufe de cet
A iij,