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habitans de Burnhovede, où il repréfente ce devoir
comme un précepte divin, fans l’accompliiTe-
ment duquel les autres font inutiles. Ce peuple peu
docile répondit : qu'il ne fe foûmettroit jamais à
cette fervitude, qui expofoic tous les Chrétiens a
l ’oppreiTiondes évêques; Sx prefque toutes les dîmes
s’emploïoient en luxe feculier. En quoi , dit le
prêtre Hehnold auteur du tems , ils ne s’éloi-
gnoienc pas beaucoup de la vérité. L’évêque rapporta
cette réponfe au duc,qui commanda aux HoL-
fatiens, fous peine de perdre fes bonnes grâces, de
païer les dîmes,comme faifoient d'autres peuples,
dont les terres étoient plus nouvellement cultivées
Sx pids expofées aux guerres. Mais les Holiatiens
oblf inez répondirent,qu'ils ne donneroient jamais
les dîmes que leurs peres n'avoient point données,
Sx qu’ils aimoient mieux Jbrûler leurs maifons Sx
quitter leur pais, ils fongerent même à tuer l’évêque,
le comte Sx tous lesctrangerS qui païoient les
dîmes, mettre le ffeu au païs Sx s’enfuir fur les terres
deDanemarc. Mais leur mauvais deffein fut ar-
rêté par l’alliance renouvellée entre le roi de Da-
nemarc Scle due deSaxe: car ils convinrent de ne
point recevoir-les transfuges l’un de l’autre. Les
Holfatiens furent donc contraints de fefoûmetire
aux dîmes & promettrepour chaque feu une certaine
quantité de grain. Mais comme on étoitprêt
à feller le traité, les notaires demandèrent un marc
d’or fuivant la coutume : ce qui révolta ce peuple
feroce Sx le traité demeura impaifui : joint la
guerrequifurvint 8c Umoit de l’évêque,qui arriva
L i v r e S o i x a n t e -o n z i e’ m e . 165
ia même année 116}. .
L’année fuivante 1164. fur la fin de Janvier leroi
d’Angleterre tint à Clarendon une aifemblée de
tout ion roïaume , pour y faire reconnoître les
coutumes, qui lui étoient conteftées par le clergé.
En cette aifemblée il preffa Thomas archevêque
d e Cantorberi d’executer la promeife qu’il lui avoit
fait à Oxford, d’approuver les coutumes, fans y
ajouter lareftridion : Sauf notre ordre. Mais l’archevêque
craignant que fi on accordoit au roi ce
qu’il deiîroit, il ne gardât pas de mefure dans l’e-
xecution des coutumes, ne pouvoir fe refoudre a
les accorder. Cependant 1 eveque deSarifbeTi Sx
celuideNorvic , craignant les effets de l’ancienne
indignation du roi : prioient l’archevêque avec larmes
d’avoir pitié de fon cierge, Sx de ne .pas s ex-
pofer à la ptifon , fon cierge a etre détruit, eux a
perdre la vie. Il étoit encore preffe par deux comtes
très-puiffans dans le royaume,quidifoient que
s’il n’acquieiçpit à la volonté du roi , il les con-
traindroit d’ufer de violence,quiattireroit au roi
&~à eux une infamie éternelle. Richard maître des
Templiers homme d’un grand nom, vint â la charge
pour latroifiéme fois, Sx avertit l’archevêque de
prendre garde à lui d’avoir pitié du cierge. Il leur
fembloit à tous voit les épées déjà levées fur fa tête.
il fe rendit enfinà leurs confeils Sx â leursprie-
rcs; & s’obligea le.premier â obferver les coutum
e s royales de bonne foi, fans autre addition. Il
y joignit le ferment, promettant en parole de v e nté
de le faire ainfi} ôe tous les autres évêques le
X i i j
An. i 164. mi A ifem b lce d e
Cla ren d on .
Vita qvadrip.
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