
4J2. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
1 fauvez, 8c que per ion ne ne peut être fauve fans
A n . 1173. îî • |H| t
‘ i avoir reçu g niant qu us euftent aucun autre baptême
ou impofition des mains. Ils reconnurent
encore que l’ufage du mariage ne nuit point au
falut : que les évêques, les prêtres, les moines-,
les chanoines, les hermites, les Templiers 8c les
Hofpitaliefs fe peuvent fauvep. Qu’il eft jufte de
vifiter avec dévotion les églifes fondées en l’honneur
de Dieu & des faints ; d’honorcr les prêtres,
leur donner les dimes <S¿ les prémices, & s’acquitter
des autrps devoirs paroiiliaux. Enfin qu’il eft loüa-
ble de faire des aumônes aux églifes 8c aux pauvres.
C ’eft qu’on les açcufoit de nier tous ces articles.
Enfuite on les mena à 1 eglife de S. Jacques, ou
en prefence d’une multitude innombrable de peuple,
on lut dans le même papier, leur confellion
de foi écrite en langue vulgaire ; 8c comme elle
paroiffoit catholique, on leur demanda encore iî
elleétoit fincere,& ils répondirent qu’ils croïoient
ainfi 8c qu’ils n’avoient jamais rien enfeigné de
contraire. Alors le comte de Touloufe 8c plufieurs
autres tant clercs que laïques s’élevèrent pon-
tr’eux avec zele les accufant de menfonge. Les
uns déclarèrent leur ayoir oiii dire , qu’il y avoit
deux dieux un bon 8ç un mauvais ; un bon, qui
avoit fait feulement les chofes mvifibles , immuables
8c incorruptibles ; un mauvais, qui avoit fait
Je ciel, la terre, l’homme 8c les autres chqfes v i-
fibles. D ’autres foutinrent leur avoir oui prêcher,
que le corps de Jefus-Chrift neft point çonfuçrg
L i v r e s o i x a n t e - t r e i z i e ’m e ." 4/3
par le minifterc d’un prêtre indigne ou criminel.
Plufieurs témoignèrent qu’ils leur avoient oiii dire,
que l’homme & la femme fe rendant le devoir conjugal
ne pouvoient être fauvez. D ’autres leur fou-
tenoient en face qu’ils avoient dit que le baptême
ne fert de rien aux enfans, 8c plufieurs autres blaf-
phêmes abominables.
Comme Raimond & Bernard difoient que c’é-
toit de faux témoins, on les preila de confirmer
par ferment leur confellion de foi : mais ils le re-
fuferent, difant que N. S. dans l’évangile défend
abfolument de jurer. On leur reprefenta que faint
Paul dit que le ferment eft la fin de toute difpute*
8c qu’il releve le ferment de Dieu touchant le fa-
cerdoce de fon fils. On allégua plufieurs autres paf-
fages de l’écriture, pour montrer qu’il eft permis
de jurer à caufe de la foiblefle de ceux que nous
voulonsperfuader. Enfin ces hérétiques nes’apper-
cevoient pas, qu’ils avoient eux-mêmes appofé un
ferment dans la confellion de foi qu’ils avoient
donnée par écrit, en difant : Par la vérité qui eft
Dieu nous croirons ainfi. Et ils ne fçavoient pas
que c’eft jurer que d’appeller en témoignage de nos
difcours la vérité & la parole de Dieu , comme fait
l ’Apôtre quand il dit : Nons vous difons par la
parole de Dieu, & ailleurs : Dieu m’eft témoin.
Ce font les refléxions du légat Pierre dans la lettre
dont eft tiré ce récit. Raimond 8c Bernard parurent
fuftifamment convaincus par tant de témoins
, & plufieurs autres fe préparoient encore
à dépofer contr’eux ■: toutefois pour ufer de mi-
LU iij
A n . 1178.
M a t th. v . ¡III
Hebr. VI. 16,
P f . c i x .
I . Thtff. i r . 1 4 .
Rom. I.