
f 4<5 H I S T O I R B E C C L E S I A S T I Q U E ,
mais les députez de l’empereur réfuferentle délâij
8c le roi s’en retourna à Dijon. Les cardinaux que
le pape avoir envoyez retournèrent à Vezel ai,
comptant la conférence pour rompue. Le lendemain
de grand matin, le comte de Champagne
vint à Dijon trouver le duc de Bourgogne , 8c lui
dit : Je ne puis éviter de me donner a l'empereur ,
puifquele roi n’a pas accompli fa parole -, 8c toutefois
pour l’amour du roi j ’ai obtenu de l’empereur
un délai de trois iemaines, à condition que le
roi viendra au jour nommé amenant le pape Alexandre
8c exécutera ce qui fera décidé fous peine
de fe rendre lui même prifonnier de l’empereur a
Befançon. Le roi ne pût s’en défendre : il le promit
quoi qu’à fon grand regret , 8c donna pour
otages le duc de Bourgogne, le comte de Flandres
8c le comte de Nevers. Cette nouvelle allarma
fort tout l’ordre ecclefiaftique, 8c ils prioient Dieu
d’avoir pitié de fon églife.
Le roi retourna donc à S. Jean de Laune : mais
l’empereur n’y vint point : il fe contenta d’y en-
voïer Rainold fon chancelier archevêque de Co«
logne, le principal appui du fchifme. On répéta les
propofitions que le comte de Champagne avoit
faites au roi de la part de l’empereur : mais l’archevêque
de Cologne foûtint que l’empereur n’avoit
point dit ce qu on lui faifoit dire ; 8c qu’il ne fe-
roitpart à perfonne du droit de juger l’églife Ro maine,
qui luiappartenoit enparticulier.Leroiravi
de trouver I’occafionde dégager fa parole,demanda
au comte il les conditions du traité étoient telles
L i v r e So i x a n t e - D i x i e ’ me . 141
qu’il les avoit rapportées. Il le ioût int , 8c leroi 111 | •
ajouta: Vous volez que l’empereur n’eft point i c i , A n. ii 6 a.
comme il y devoit être fuivantvotre promeffe:Vous
êtes auffi témoin que fes envolez changent les conditions
du traité. Je fuis donc quitte de ma parole.
Le comte en convint : tous les feigneurs 8c les prélats
qui étoient prefens le déclarèrent auffi ; 8c lé
roi piquant un cheval vigoureux qu’il motuoit,s’en
retourna promptement. Les Allemans confus le
fuivirent 8c le prièrent de revenir, difant,que l’empereur
étoit prêt d’executer ce que le comte avoit
promis: mais le roi trop heureux d’avoir évité ce
péril, dit qu’il avoit fait ce qui dépendoit de lui:
ainfi l’affemblée fe fepara.
L’empereur avoit appellé à cette conférence les „ . xu-
. 1 £. i „ , / „ i T T • Voi3g= de Val- rois de Dannemarc , de Boneme 8c de Hongrie , demar r0i de
affurant que les deux papes s’y trouveroient 8c que AiSg«/*“.
l’on y finiroit le fchifme. Le roi de Danemarc M i l ctr"
e/ toit Valdemar fnil s du martyr S. Canut, qui ayant am 1I ,Mc' 'JiU
reçua un l1é/ gat d1e1 l a part d1e1 1. anti• pape HOcüta vi. en , *7
8c voulant connoître la vérité de fon droit en voya *
à l’empereur Frideric ion fecretaire Raoul Anglois
de naiffiance. L’empereur le reçût avec de grandes
démonftrations de refpeét, 8c Oétavien lui fit encore
plus d’honneur, jufques à lui donner un prêtre
pour reciter l’office avec lu i , 8c lui accorder
la faculté de porter un anneau comme les évêques
en célébrant la meffe. L’empereur dit à Raoul
que l’affaire du fchifme avoit été jugée au concile
de Pavie, 8c que pour la terminer il vouloir affem-
hier tous les rois, puifquec’étoic unintereft com-
Siij