
________218 H i s t o i r e Ec c l e s î a s t i q _u e .
A n . 1165. niâtrer parlaconfianceenlabonté devotre caufe.
Il faut tolerer tout ce qui n’eft ni criminel nidan-
gereuxpour la foi ; 8c diifimuler pour un tems ce
qu’on ne peut corriger. Les chofes ne demeurent
pas toujours en même éta t, Si Dieu change comme
il lui plaît les coeurs des princes. Cependant
ils fe préfente quelque occafion favorable , recevez
la à bras ouverts -, Si fi l’on propofe un accommodement,
n’en difcutez pas les articles avec trop
de fubtilité , pour ne pas réveiller les querelles. T e nez
vous aux conditions générales, Si vous contentez
qu’il n’y en ait point de particulières qui dé-
truifent expreifementla liberté de l’églife. N e cherchez
point à triompher devant les hommes , au
contraire laiifez au roi l’honneur de la viétoire,
pourvu que votre confcience vous rende un témoignage
glorieux devant Dieu.
Pour moi je Voiis fervirai fidèlement 8e avec af-
feétion, fachant, que vousfacrifiez vôtre fortune
8c votre perfonne pour l’intérêt 'de vos freres. Mais
il faudra d’abord témoigner que je vous fuis contraire
: parce que fi je paroiifois votre ami je ne fe-
rois ni cru ni écouté. La diffimulation fera un
m oïen de vous fervir plus utilement. Cependant
confolez-vous, l’arrivée du roi en ces quartiers
donnera plus de commodité à ceux qui vous aiment
d’agir auprès de lui. On dit même qu’il vient
plus traitablequ’à l’ordinaire, parles mouVemens
qu’il craint de la part des François , de fes autres
voifins 8c même de fes autres fujets : enfin par l’in dignation
du pape qu’il vient de s’attirer. Arnoul
finit fa lettre en recommandant le fecret.
L i v r e S o i x a n t e - p n z 1 e ’ m e . a i ?
L’empereur Frideric tint a Aix-la-Chapelle une
cour pleniere à N oël 116 5. ou a la priere de Henri
roi d Angleterre 8c du confentement.ôc par le con-
feil de tous les feigneurs tant feculiers qu ecclefiar
ftiques, il fit lever le corps del’empereur Charle-
magne pour lacanonifation duquel il avoir aflem-
blé cette cour ; 8c la ceremonie s’en fit le vingt-
neuvième de Décembre. C ’eft ce que témoigne
l’empereur Frideric dans la bulle d or qu il en fit
expédier le huitième de Janvier de 1 annee 116&.
U n auteur du tems ajoute que Frideric mit le corps
de Charlemagne dans une chaife d or ornee de
pierreries , 8c que l’on commença a Aix-la-Chapelle
à en faire la fête comme d’un faint, par 1 autorité
de l’archevêque de Cologne. Le corps de
Charlemagne avoit déjà été découvert l an mil
par l’empereur Otton III. mais quoi qu il eut et^
trouvé fans corrupcion 8c que l’on dit des-lors qu il
fe faifoit des miracles à ion tombeau, on n en célébra
point la fête 8c on continua de faire fon anniversaire
comme pour les autres défunts. Ce n eft
que depuis cette canonifation de Frideric Barbe-
rauffe , que Charlemagne a commencé d’être h o noré
comme fa in t, d un culte public en quelques
églifes particulières.; Sc quoi que>cette canonifation
fùc faite de l’autorité d’un antipape, les papes
légitimés ne s’y font pasoppofez. i»
Après que le pape Alexandre fut arrive ^ R om e,
voulant donner plus d’autorité à l’archevêque de
Gantorberi, il le déclara fon légat dans toute ! A n gleterre
, excepté le diocéfe a Yorc. La lettre tft
& E e ij
A n. 1166.
XXII.
Canon ifation
de Charlemagne.
!
ap Bol 28. J a n ,
to. 2 . p. 888.
Ch y , Cauf.
Vofiens p. 314.
Chr. Ademari
p. 169.
Sup. liv .' LVi r»*
n. dern.
Sup, liv. XLYI.
w. 9,
XXIII.
Thomas légat
en Angleterre.
1. ep. 115. n 6,
1 17 .-