
jo H i s t o i r e E c c ,î.e s ï a s t i q t i e ;
lue 8c interprétée par Otcon évêque de Frifingue,
à qui cette divifion entre l’empire 8c le facerdoce ,
caufoit une douleur finguliere , comme témoigne
Radevic fon difciple. La lettre portoit en fubftan-
ce, que l'empereur n’avoit pas dû être choqué du»
mot de benefice, benefictum , employé dans la première
lettre du pape , parce qu’il ne l’avoit point
employé pour lignifier un fief, comme il étoit ordinaire
én ce tems-là, 8c n’avoit point voulu dite
que l’empereur fut fon valfal : mais il avoit employé
ce mot félon l’ufage commun de la langue
latine, pour lignifier un bienfait, comme il fe trouve
dans les faintes écritures. Il explique de même
cette expreflion t Nous vous avons conféré la couronne
y conmlimus, 8c déclare qu’il n’a voulu dire
autre chofe linon i Nous vous l’avons impofée. Il
attribue à des gens mal intentionnez ces mauvai-
fes interprétations , & finit en recommandant à
l’empereur fes nouveaux légats Henry 8c Hyacinthe,
qu’il dit avoir envoyez par le confeil de Henry
duc de Bavière 8c de Saxe. L’empereur lut content
de cette lettre: mais il expliqua aux légats quelques
autres articles, qui pourroient eaufer de ladifcor-
de , fi on n’y mettoit ordre : furquoi les légats lut
répondirent fuivantfon défit, 8c promirent que le
pape conferveroit en tout les droits 8c la dignité de
l’empire. Alors l’empereur déclara, qu’il rendroit
fon amitié au pape 8c au clergé de Rome, en ligne
de quoi il donna aux légats le baifer de paix,, tant
pour eux que pour les abfens. il leur fit despréfens,
& les renvoya pleins de joye.
L i v r e S o i x à n t e -d i x i b’ m e . jj
Otton évêque de Frifingue devoir fuivre en Italie
l’empereur Frideric fon neveu, à qui il étoit
très utile pour les affaires de l’empire : mais il le
pria de le difpenfer de ce voyage, 8c en le quittant
il lui recommanda les intérêts de fonéglife : particulièrement
la liberté de l’éleétion après fa mort,
qu’il croïoit proche, àcaufe des avis qu’il en avoit
reçus , fondez fur quelques révélations. Etant retourné
chez lui, il partit pour fe rendre au chapitre
de Citeaux, 8c arriva malade à Morimond, dont il
avoit été abbé, il s’y arrêta, & la maladie augmentant,
après avoir reçu l’extrême-onébion & fait ion
teftamenr, il fe fit apporter le livre qu’il avoit com-
poféde l’hiftoire de l’empereur Frideric -, 8c le donna
à des hommes doétes 8c pieux , pour y corriger
ce qu’il pouvoir avoir dit en faveur de l’opinion de
Gilbert delà Poirée, dont quelqu’un pût être fean-
dalifé; déclarant qu’il vouloit foûtenir la foi catholique
fuivant la réglé de l’églife Romaine, ou
plûtôt de l’églife univerfelle: ce qui lui donnoic
du fcrupule étoit apparemment la maniéré dont
il avoit parlé de S. Bernard, comme prévenu contre
Gilbert. Après cette déclaration Otton reçut le
viatique,8c mourut au milieu d’une multitude d’é-
vêques 8c d’abbez le vingt-uniéme de Septembre
115S. Il avoit gouverné vinge ans l’églife de Frifingue.
Nous avons de lui deux ouvrages hiftoriqnes :
premièrement une chronique divifée en fept livres,
qui commence à la création du monde , 8c finit
à l’an 1146. L’auteur y a ajoûté un huitième livre ,
qui eft un traité theologique de la fin du monde. Il
G ij
A n . i 158.
XXVI.
Fma*Otton de
Frifingue.
Radeu«
Lib• 1. c. f 7 ,
Svp. I, l x ix . rt„
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Sup. liv. LXIX.
n. 20.
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