A n . 1184.
E brarct.eonc.Vald.
c. 15.
L V L
Suite du concile
¿2 Verone.
Arnold. Lubec, ni. C.IO.
MagrChr, Betg-
jp.aïoi.
55z H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
taiTent des fabots, ou des fouliers découpez en croix
par deffus. Il ne faut pas confondre ces nouveaux
heretiques avec les Cathares ou Albigeois beaucoup
plus anciens ; & on ne voie pas que ceux-ci euffent
encore d’autre erreur que l’eftune de la pauvreté
oifive , le méprisde l’autorité du clergé. J’ayparlé
des Arnaudiftes ; mais je ne trouve rien des Jofe-
pinsou Mofopins, car ils fe trou vent ainfi nommez
en differens exemplaires.
A l’occafionde ce concile il vint à Verone desec-
clefiaftiques de divers pays, quiavoientétéordon-
nez par lesfchifmatiques du temps du pape Alexandre.
L’emperêur pria inftamment le pape Lucius de
leur faire la'gracedé les réhabiliter , & le pape y
condefcendit d’abord ; enfOrte qu’il leur permit de
prefenter leurs requêtes, afin d’accorderà chacun la
difpenfe, félon la différence des cas. Mais le lendemain
il changea d’avis Se dit,que lafufpenfecontre
ces ecclefiaftiques ayant été prononcée à Venife
dans le concile général en n 7 7 . ne pouvoir être révoquée
que dans un pareil concile; Se il promit d’en
tenir un à Lyon pour cette affaire. On attribua ce
changement à Conrad archevêque de Mayence &
à Conrad évêque de Vormes,Se les Allemands s’en
plaignirent hautement, enforte que les cardinaux
difo ien t, qu’ils demandoient grâce en menaçant.
On traita auffi à Verone d’une autre affaire importante,
fçavoir l’éleétion de l'archevêque de Trêves.
Ce grand fiege étant vacant par le décès de
l’archevêque Arnold , le chapitre fe trouva partagé
entre l ’archidiacre V olma r, & le prévôt Ro-
L l V R E S O I X A N T Ë - T R E T Z Ï E ’m E. J33
dolfe. On convint de fe raffembler à l’heure de — -
none pour terminer ce fchifme ; mais Volmar pre- A N. 1 184.
vint l’heute , & fe fit élire & intronifer par une
partie. Rodolfe venant avec les liens à l’heure
marquée, proteila de faire caifer l’éleôlion de Volmar.
Sur quoi l’empereur Frideric ayant affemblé
les feigneurs à Coblens, ils jugèrent qu’en cette
divifionil pouvoir choifir une perfonne capable. Il
donna l’invelliture à Rodolfe, & Volmar fe pourvût
devant le pape. Le pape & l’empereur foûte-
noient chacun celui dont ilsavoient pris la protection
, ils fe féparerent ainfi fins avoir pû convenir.
Ce fchifme dans l’églife deTreves durafept ans.
L’empereur Frideric vouloic encore que le pape
couronnât empereur fon fils Henri ; mais le pape le
refufa; difant que Frideric devoir donc quitter la:
couronne, Si qu’il nepouvoit y avoir deux empereurs
enfemble.
Pendantla tenuëdu concile le quatrième jour dë X v ï t
Novembre, comme le pape, l’empereur , les cardi-
naux & la plupart des évêques étoient affemblcz ^ cej e Dit v
dans la grande églife, Gérard archevêque de Raven- f-é34.
ne expofa publiquement le trifte état du ro yauttie de
Jerufalem; exhortant toutes forces de perfonnes à le'
fecourir pour la remiffion de leurs pechez. Le ror
Baudouin IV . fentoit fon mal croître de jour en-
jour ; il a voit perdu là vûë, la cotruption de la le-
pre lui ôtoit l’ufage des pieds & des mains , & de
plus il fut attaqué d’une greffe fievre à Nazareth.
Il ne pouvoit toutefois fe refoudre à quitterla couronné
; mais en prefence des feigneurs, de la rci~-
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