
6^.6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
A n faire voir en quoi confiftcnt ces privilèges,rapporte
' 1 P4* tout au lohg ta prétendue donation de Conftantin,
comme une pieceautentique. Photius toutefois n’en
avoit point parlé, quoi qu’elle fut connue de fon
temps, comme il paroît par l’écrit d’Enée évêque de
suf-rm.u.».M. Paris contre les Grecs. Théodore Belfamon a auift
commente toutes les autres parties du droit canonique
des Grecs ; fçavoir les canons des apôtres, ceux
des fept conciles généraux, du concile de Carthage,
c’eft à-dire le code des canons de 1 eglife d’Afrique,
des cinq conciles particuliers & des épitres canoni-
v. cavt.p. 477. ques des peres. Nous avons pluiieurs autres ouvrages
de Théodore fur les mêmes matières, entre
lefquels eft une méditation ou réponiè à une con-
fultation au fujet des patriarches.
II donne le premier rang pour l’antiquité à celui
d’Antioche, parce que faint Evode fut ordonné
par faint Pierre, ce qu’il fuppofe fans le prouver.
Peu de temps après, concinuë-t’i l , le même apôtre
fit S. Marc évêque d’Alexandrie, S. Jacques de Je-
xufalem, & S. André de Thracc. Environ trois cens
ans après, faint Silveftre fut nommé pape de l’ancienne
Rome par Conftantin qui venoit de fe convertir;
comme nous apprend l’hiftoire ecclefiafti-
que. On voit par la combien Théodore en étoit
in ftru it, & quelle étoit fa critique. Car il répété
encore enfuite que S. Silveftre fut le premier pontife
de Rome. Il continue : La petite ville de B y zance
n’avoit qu’un évêque fournis à celui de Pe-
ïin th e , qui eft Heracîée de Thrace ; mais le fiege
de l’empire y aïant été transféré de l’ancienne Ro-
L i v r e s o i x a n t e -q j j a t o r z 1 e’m e . ¿ 4 7
me ; Métrophane qui en étoit alors évêque prit “ ------------ •
le titre d’archevêque. C ’eft pourquoi le premier Ili>4‘
concile cécumenique, il veut dire le premier de
C . P. lui donna des privilèges de l'ancienne Rome | s «#.k * , * y m;
comme étant la nouvelle. Ce que le concile de n n
Trulle a confirmé, déclarant le fiege de C . P. le
fécond après celui de Rome, Sc mettant enfuite
ceux d’Alexandrie, d’Antioche & de Jerufalem.
C ’eft pourquoi les évêques de ces grands fieges font
ainfi honorez par toute la terre jufques à prefent.
Car encore que le pape de l’ancienne Rome ait été
retranché des églifes, c’eft fans préjudice du bel ordre
établi par les canons. Nous ne voïons point
de quelle autorité ni par quel décret avoit été fait
ce prétendu retranchement, & c’eft ici le pemier
témoignage que j’en trouve, & la premiere preuve
formelle du fchifme des Grecs. Or on ne fçait
point ta datte de cet écrit, & Théodore a vécu
jufques à la prife de C . P. par les Latins. Il ajoûte f , u e ,
peu après que cette féparation lui déchire le coeur,
Sc qu il attend tous les jours ta converfion du
pape.
Il s’étend fur les marques extérieurs de la di-
gnité des patriarches, le flambeau qu’ils faifoient
porter devant eux, l’habit fémé de croix & leurs
autres ornemens, donc il rapporte les lignifications p.
myfterieufes. Il foutient que les deux patriarches
qui par les incurfions des Gentils font réduits à M4?;
refider hors de leurs fieges, fçavoir celui d’Antioche
Sc celui de Jerufalem ne perdent rien pour cela
de leur dignité & des honneurs qui leur font dûs.