
i i o H i s t o i r e E c c i e s i a s t i q j o e ;
,. au travail, & l’ayant reconnu l’arrêta avec un grand An. ii<>i. cri. Li es moi• nes aprena-n t qui- iml e/ toï■ c rru rentdjans
unétrange étonnement, route la communauté fe
jetta à íes pieds fie lui demanda pardon , de ne lui
avoir point rendu le reipeél qui luiétoic dû: tous
fondoient en larmes, & lui particulièrement de ne
pouvoir plus joiiir de la douceur defa retraite. La
nouvelle de cette merveille fe repandit dans tout
le païs, St l humbie prélat fut contraintde retourner
à ion troupeau defolé. A fon retour il éteignit
des inimitiez implacables Scinvèterées : il reconcilia
des feigneurs Sc termina des guerres qui rui-
noient le païs. il fit encore un grand nombre de
miracles.
Lefchifmeaïant éclaté, com me il étoit dans les
terres de l’empire, il fut prefque le feul archevêque
qui foûtint le bon parti. Il y ramena même plu-
fieurs fchifmatiques, allant dans les provinces voi-
fines Si prêchant avec une grande liberté. L’empereur
lerefpeéloit tandis qu’il periecutoit les autres
catholiques, 8c comme les fchifmatiques lui en
faifoient des reproches 8c lui difoient quec’étoit
ruiner fa propre cauie , il leur dit : Si je refiile aux
hommes qui le méritent, voulez-vous que je m’op-
pofe auffi à Dieu ? Hebert archevêque de Befançon
étoit en ces quartiers là le plus ardent des fchifmatiques
: l’empereur étant venu dans cette ville, l ’ar-
chevêque Pierre l’y vint trouver, 8c l’exhorta à
çeiTcr la perfecution contre les catholiques, principalement
les religieux ; Sc comme le peuple delà
yille Si des lieux voifins vint en foule honorer le
faint
L i v r e S o i x a n t e - D i x i e m e . n i
faint prélat; il leur ordonna de prier en commun 'l'ifUj
que Dieu convertît 1 archevêque Hebert, ou qu’il
en délivrât l’églife : ils prièrent, ôc Hebert mourut
quatre ou cinq jours après.
Saint Pierre de Tarantaife étant donc appellé par
le pape Alexandre confoloit les catholiques dans
la Tofcane Sc le refte de l'Italie, Si confondoitles
fchifmatiques, prêchant publiquement contre eux
dans les villes mêmes dont les évêques étoient du
parti. Car il étoit écouté du peuple avec une dévotion
merveilleufe, 8c foutenoit fes difeours par
des miracles. Le pape lui rendit plus d honneur qu a
aucun autre, Sc il n’y eue point alors d eveque fi admiré,
fi refpeété, fi chéri de l eglife Romaine : per-
ionne en cette cour n’attendoit de lui des liberali-
tcz,elles n’étoient que pour les pauvres.Il y eut toutefois
un feigneur qui l’attaqua au retour, voulant
profiter d’environ cinq chevaux qu il avoit Sc de
fon petit équipage : mais comme il couroit aptes,
ion cheval il tomba Sc fe rompit la jambe. Cet accident
le fit rentrer en lui-même, il fuivitle faint
prélat, fe jetta à fes pieds Sc lui demanda pardon^
attribuant àfa bonté de ce qu il n’etoit pas péri lui-
même au lieu de fon cheval.
Tout l’ordre de Cîteaux ,dont étoit S. Pierre de
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Tarantaife , s étoit déclaré comme fin pour le pape
Alexandre. Cet ordre avoit alors plufieurseveques,
plus de fept-cens abbez 8c une multitude innombrable
de moines. Leur autorité fut très-utile au
pape, de quoi l’empereur irrité publia une ordonnance
, que tous les Ciilerciens qui étoient
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