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341 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j u e .
nouvelle de la paix ,en rendirent dévotement gra*
7° ' ces à Dieu. Après que les lettres du roi eurent été
lues, le roi fon fils dit qu’il en prendroit confeil,
& on nous fit retirer. Enfuite on nous rappella,&
votre archidiacre nous dit de la part du jeune roi :
Raoul de Broc, & fes feryiteurs le font mis en pofi
feifion par ordreduroi mon pere des terres de l’archevêché
& des revenus des clercs de l’archevèque :
nous ne pouvons fçavoir l’état des lieux que par le
rapport de ces officiers ;c ’eft pourquoi nous vous
marquons le jeudi lendemain de S. Callifte pour
l ’execution plus entiere de ce mandejnent. Ce jeu?
di étoitle quinzième d’O&obre. La lettre ajoute
enfuite : Le roi a mandé à rarchevêque d’Yorc ,
aux évêques de Londres & de Sarifberi, & à quatre
ou fix perfonnesde toutes les églifes vacantes,
d’élire des évêques fuivant le confeil de ces trois
prélats, Sede les envoïer au pape pour les facrer,
au préjudice de votre églife. Lesagens concluent
en priant inftamment Thomas de ne point revenir
en Angleterre, que fa paix avec le roinefoit mieux
affermie, Thomas enyoïa au pape cette lettre de
fes agens , lui demandant de nouveaux pouvoirs
pour preffer le roi d’Angleterre.
Il écrivit auffî à ce prince, fe plaignant que les
effets ne répondoient pas à fes promeffes, ni à l ’ordre
qu’il avoit envoie au roi fon fils. La reftitution,
dit-il, a été différée au dixième jour, fous prétexte
de R a o u l, qui cependant ravage les biens de l’é-
g li fe , & ferre publiquement nos provifions de
pouche dans le château de Saltoude. Il s’eft vanté
L i v r e s o i x a n t e -d o u z i e ’m e . 343
devant plufieurs perfonnes que je ne joüirai pas ~
long-temps de votre paix , & que je ne mangerai n 7 °"
pas un pain entier en Angleterre avant qu’il m’ôte
la vie ; mais je lui prefenterai ma tête à lui & à fes
complices , plûtôt que de laiffer périr l’églife de
Cantorberi. J’avois réfolu,feigneur, de retourner
vers vous ; mais la neceflité de cette pauvre églife
mepreffedem’y rendre ; peutrètre pour y périr , fi
vous ne me donnez promptement une autre con-
folation. Mais foit que je vive ou que je meure , je
fuis toujours à vo u s , & je prie Dieu qu’il répande
fes benedidbions fur vous & fur vos enfans.
C ’eil la derniere lettre que nous aïons de ce faint
prélat au roi fon maître. v-ep.6n.fy.
Il e n v o 'î a devant Jean de Sarifberi, qui arriva
le quinzième de Novembre. Il trouva que trois
jours auparavant on avoit faifi les biens de l’archevêque
, en a ant ôté la regie à fes agens, & que
l ’on avoit publié dans les ports une défenfe de paf- -
fer aucun des fiens pourfortir d’Angleterre. D ’ailleurs
les officiers du roi avoient donné ordre que
l’archevêque & les fiens ne trouvaffent à leuT retour
que les maifons vuides& endécadance,. & les
granges ruinées, & avoient pris au nom du roi
tous les revenus jufqu’à la faint Martin, quoique la
paix eût été faite à la Madelaine. Cependant l’arche
vêque d’Yorc , l’éveque de Londres .& les autres
ennemis de Thomas avoient envoie au r o i , pour
le prier de ne le pas laiffer revenir en Angleterre ,
qu’il n’eût renoncé à la légation , qu’il n’eût rendu
au roi toutes les lettres qu’il avoit obtenues du
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