
4©6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
T légats Si les reéleurs des villes de Lombardie : mais
' n 7S‘ on ne pût rien conclure, & o n crut que l’empereur
n'avoit engagé cette négociation, que pour gagner
du temps Si fufpendre pendant l’été les armes viéto-
rieufes des Lombards.
îtti.fura.to.i,. Cependant le pape voulant recompenfer la ville
¡¡¡§§1 *}. Bar. d’Alexandrie de fa fidélité envers le faint fiége, à
" 7f- la prière de S. Galdin archevêque de M ilan , des
évêques de la province , & des magiftrats de Lombardie,
érigea cette nouvelllc ville en évêché, Si
lui donna pour premier évêque Ardoüinfoudiacre
de l’églife Romaine, qui toutefois mourut avant
que d’avoir été facré. Au contraire pour punir la
ville de Pavie d’avoir adhéré long tempsà l’antipape
Qétavien & à l’empereur Frideric excommunié, le
pape priva fon évêque du droit de faire porter la
croix devant lui &du pallium.
lvi. La même année le pape Alexandre approuva le
O rd re militaire i i • i • • î r- t ies.Jacques. ' nouvel ordre militaire de S. Jacques en Elpagne
w.ia.ci.p. 1J7.S, compofé de clercs & de chevaliers, les un gardant
le célibat, les autres mariez, dont les femmes étoient
comptées pour feeurs de l’ordre. Leur but étoit de
combattre les Sarrafins, tant pour garantir les
Chrétiens de leurs incurfions, que pour les attirer
eux-mêmes à la religion chrétienne. Ces chevaliers
avoient un maître nommé Pierre Fernandes Si plu-
fieurs commandeurs : ils vivoient en commun fans
avoir rien de propre , à l’exemple des premiers fidèles
de Jerufalem : ils étoient liez à l’ordre, & ne
fo u voient revenir au fîeele,ni paifer à un autre ordre
fans la permiifion du maître; mais les veuves des
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chevaliers pouvoient fe remarier. Tout ce qu’ils -----------'
avoient conquis, qui leur avoit été donné, appar- u ? S"
tenoit à l’ordre ; pourvu qu’il eut été poiTedé par
les Sarrafins de temps immémorial, nonobftant les
titres anciens que l’on eut pû produire. Les clercs
de l’ordre devoient vivre en communauté portant
le furplis, adminiftrer les facremens aux chevaliers
, 6c inftruirc leurs enfans. Ils devoient gouverner
les églifes nouvelles bâties par l’ordre , &
elles étoient exemptes à l’égard des évêques de dîme
& de toutes redevances. Tout l’ordre étoit exempt
des interdits généraux, &ceux qui le compofoient
ne pouvoient être interdits ni excommuniez que
par un légat à lateré -, ce qui s’étendoit à leurs familles
& leurs ferviteurs. En reconnoiffance de ce
privilège, l’ordre devoir païer au pape tous les ans
dix malaquins, forte de monnoïe d’Efpagne. C ’eft
ce qui paroît par la bulle du pape Alexandre fouf-
crite par treize cardinaux, & dattée de Ferentino
le cinquième de Juillet 1175.
Le roi d’Angleterre étoit mal fatisfait de la rei- tvir.
ne Alienor fon époufe, par le confeil de laquelle c„
fes enfans lui avoient fait la guerre. Il l’avoit fait Gerv«f.
enfermer dans une fortereffe, & vouloit même la lI?i'
répudier ; Si on crut que c’étoit le principal fujet
pour lequel il demanda au pape un légat. Le pape
lui envoïa Hugues ou Hugucion cardinal diacre du
titre de faint A n g e , c’eft-à-dire, de S. Michel,qui
étoit de la famille de Pierre de Léon. Il arriva en
Angleterre à la fin du mois d’Oétobre 1175. & fut
reçu avec grand honneur par le roi, qui vouloit ga>