
i î .8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Faites d on c , s’il vous plaît, reflexion à quelle fi ri
vous tendez 8c fi vous prenez les indiens pour y
parvenir. Pour nou s, nous vous eonfeillons comme
à notre pere de ne pas ajouter de nouvelles
difficultez, de laiffer les menacés 8c vous conduire
avec patience 8c humilité, 8c de remettre vos intérêts
à la mifericorde de Dieu & a la clemence
du roi. Il valoit mieux faire loüer vôtre pauvreté
volontaire que de vous expofer à être universellement
blâme d’ingratitude. Car tout le monde fe
Souvient à quelle gloire le roi vous a élevé d’une
forturft médiocre : en quelle faveur 8c quelle familiarité
vous avez été auprès de lui, comme il
vous a fournis tous les pais de fon obciflance,qui
s'étendent depuis l’Ocean jufques aux Pyrénées,
enforte que l’on n’eftimoic heureux que Ceux qui
pouvoient plus plaire. Pour vous affurer une gloire
plus folide , il vous a mis au rang que vous tenez
dans l’églife ; & cela contre l’avis de fa me-
re , quoique le rdiaume en murmurât 8c que l’é-
glife en gémit. Epargnez donc vôtre réputation 8c
vôtre g loire, ne fongez à vaincre le roi que par
l’humilité 8c la charité.
Si vous n’avez pas égard à nos confeils , faites-
le du moins par l’intérêt du pape 8c de l’églife
Romaine. Car que fera-ee fi le r o i , àqui tant de
peuples obcïffent, aigri par vos durerez, fe retire
de l’obéiffance du pape •. qui lui refufera peut-être
ion fecours contre vous ? Par combien de prières;
de promeffes & de prefens follicite-t-on le roi à.
prendre ce parti? Il arefifté jufques à prefent.,.
mais nous craignons que l’indignation .nelui-arra-
che ce que la confiderationidece q u il y a de plus
grand dans le monde'n a pu obtenir de lui. Et
fi vous en êtes caufe , vous aurez de J1UPÎ foudre
en larmes. Quittez donc, s’il vous plaît, upe nçfp,-’
liition fi nuifible au .pape ¿ a 1 eglife R.omaine &
à vous-même, fi vous voulez y faire attention*
Mais peut-être que ceux qui font auprès de vous,
v o u s exhortent à faire fentir votre putflance au
lù tS t à íes états. Cette puiffance eft véritablement
à craindre, pour celui qui pecheÿ&c qui ne veut
pas fatisfaire: mais quant au roi nôtre maître: y quoi
que nous ne difions pas qu’il n’a jamais peche,
nous difons hardiment qu’il eft toujours prêt a;fa-
tisfaire à Dieutqui l’aïant établi pour maintenir 1^
paix entre fes fujets, veut a cette fjn quon lui
rende la même déference qu’on a rendue aux rois
fes prédeceiTeurs. S’il eft ému fur ce fujet quelque
différent entre vous 8c lu i , il a promis au pape de
fe foûmettre au jugement de l’églife de fon roíanme.
Il eft prêt d’executer cette promette , de fatisfaire
& d’en donner des fûretez s ’il eft befoim-
Après cela de quel droit & en vertu de quel canon:
le.frappez-vous d’interdit ou d)excommunication ?
Il ne faut pas agir ¡par emportement, mais par
ïaifon. Les évêques fe plaignent enfuite, comme
dans la lettre au pape, de la fufpenfe prononcée
contre , l ’évêque de Sarjíberi^ & concluent en lignifiant
leur appel. ; r :■! sjj .
Le S. archevêque répondit par une longue lettre, R ie
«il il marque d’abord qu’il ne croit pas que cet écrit t w . . .
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