
A n. i 169.
I I I i ep. 18.
I II. ej>. 6 u
Xii. 6y
XII.
Autre cfcput.
du pape au roi
d’Angleterre,
i v . e£. 1. z.
iv . ep. i l *
304 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e :
envoïa offrir àVivien vingt marcs d’argent,leprianc
de s’en ^entremettre encore, mais il le refufa 8c lui
reprocha dans fa reponfe de l’avoir voulu deshonorer
par cet offre. Ce qui preffoit ainfi le roi Henri
de faire la paix, étoit l’alarme que lui avoit donné
le voïage del'archevêque de Sens 8c de Gratien; 8c
il envoïa en la cour de Rome des députez pour empêcher
que ce prélat n’eût la légation dans fes états.
Thomas en envoïa de fon côté, pour inftruirele
pape de toutcequis’étoitpaffé en cette derniereoc-
cafion : le roi Louis envoïa auifi les fiens, priant le
pape de ne plus donner de délai au roi Henri,ôcl’ar^
chevêquede Sens en perfonne , le pria de mettre en
interdit les états de ce p rince, s’il ne rendoit la paix
à l’églife.
Après que le pape Alexandre eut envoïé en
France les nonces Gratien 5c V ivien , il effaïa
encore de ramener le roi d’Angleterre J>ar des per-
fonnes d’une vertu diftinguée; premièrement par
Anthelme évêque de Bellai 5c parle prieur de la
grande Chartreufe, puis par Simon prieur de la
Chartreufe de Mont-Dieu, au diocefe de Reims,
8c Bernard du Coudrai moine de- Grand-mont.
Il manda à ces •derniers: Nous vous enjoignons
d’aller emfemble trouver le roi d’Angleterre,
deux mois après la réception de cette lettre , s’il
eft deçà delà mer; 8c luidonnerles avisneceffaires
en lui prefentanc nos lettres monitoires : que s’il
ne vous écoute pas, vous lui donnerez noslettres
comminatoires; ôc lui déclarerez que fi avant le
commencement du carême'prochain, il ne fe reconcilie
L i v r e S o i x a n t e -d o u z i e ’ m e . 305 - —
concilie avec l’archevêque de Cantorberi, nous N‘ 11 &
n ’empêcherons plus ce prélat d’emploïer la fevetité
des cenfures ecclefiaftiques. La lettre eft dattée de
Benevcnt le vingt-cinquième de Mai 1 r 69. 8c le premier
jour du Carême de l’année fuivante 1170. de- it.
Voit être le dix-huitiéme de Février. La lettre au roi
dont ils étoient porteurs étoit du vingt-deuxième
de Mai.
Simon 8c Bernard virent deux fois le roi d’Angleterre
: la première pour lui prefenter la lettre
monitoire du pape, ôc la fécondé avec la lettre
comminatoire: mais ni en l’une ni en 1 autre oc-
cafion ils n'avancèrent lien. Le roi vouloit toujours
que Thomas promit l’obfervation des coutumes,
fans reftriétion de l’honneur de Dieu ni de fon ordre
; ôc Thomas refufoit conftamment de lui faire
un ferment que fes prédeceffeurs n’avoient point ..
fa it , 8c d’approuver ces coûtumes que le pape
avoit condamnées. Le prieur Simon rendanteomp-
te au pape de cette commiifion , dit ces paroles remarquables:
Nous avons prié le frere Bernard de
vous écrire comme nous furcetteaffaire>mais i l a
répondu, que dans fon ordre il eft défendu a aucun
des frétés d’écrire pour aucun affaire , à vous ni à
d'autres. Telleétoic lafeveritéde l’ordre de Grand-
monr. XIII_
Thomas s’étoit plaint amerement de ce qu’à la Thomas«-
follicitation du roi d’Angleterre le pape avoit iuf- » ..*•
pendu fon autorité, mais le pape aïant levé cette 15‘
fufp enie en cas que le roi ne fatisfit pas avant le
Carême, Thomas avança ce terme de quinze joars,
Tome X V , Qjq