
A i¡f. 1170.
X X IV .
Thomas donne
.part au pape de fa
paix.
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f.So j.
V. ep‘ 48*4?* 5°*
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336 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
chidiacre de Cantorberi, un des excommuniez répondit
à ce difcours avec hauteur ; & ,1e roi craignant
que l’on ne s’échauffât de part & d autre ,
tira à part l’archevêque, & le pria de ne pas s arrêter
aux difcours de telles gens, Ainfi on fe fejaara
doucement après que Thomas eut donne fa benedidtion
au roi, t
Ce récit eft tiré de la lettre que Thomas écrivit
au pape pour lui donner part de fa réconciliation
avec le roi;où il ajoute : J’ai appris depuis,que
l’archevêque de Roiien & leveque de. Hevers
ont chargé l’évêque de Sees , qui paffe en Angle?
terre , d’abfoudre ceux que j’ai excommuniez ;
mais je ne fçai s’ils lui ont prefcrit la formule que
vous leur ayez donnée , ou s il la fuivra. S ils font
abfous autrement, il fera neceffaire que vous y
mettiez remedc ; car rien n affoiblit tant 1 eglile
que l’impunité de tels attentats par la tolérance du
faint iiege. Il avoit dit auparavant : J attendrai en
France jufqu’au retour de ceux que j’ai envolez
pour recevoir la reftitption de nos domaines, n e -
tant pas d’avis de retourner auprès du roi tant qu’il
aura un pied de terre à l’églife ; car c’eft par cette
reftitution que je verrai s’il agit fmeerement avec
moi. Je ne crains pas toutefois qu’il manque a tenir
fa parole,s’il n’en eft empêché par les confeils
de ceux à qui leur confcience ne permet pas de fe
tenir en repos, Il parpît en effet que le roi etoiç
bien intentionné pour l’execution de cette paix ,
par l’ordre qu’il envola au jeune roi fon fils. ^
En écrivant au pape, Tbo^as écrivit auih a
quatre
L i v r e s o i x a n t e -d o u z i e ’m e . 337
quatre cardinaux de fes amis , pour leur faire part ---- •
de cette heureufe nouvelle : mais fur-tout au loû- n 7°*
diacre Graden , qui s etoit f i - bien conduit dans fa et- 47.
nonciature, & a qui il dit en confidence ces paroles
remarquables : Parce que l ’églife Romaine a v.v»m. m«.
mis fa furete dans la crainte, elle a égard aux perfon-
nes, & ne s’oppofe point auxinjuftices : c’eft pour
ce fujet que les fléaux de Dieu les plus rudes & les
plus infupportables viennent fur ellejenforte quelle
eft errante , qu’elle fuit devant íes perfecuteurs,
&c fubfifte à peine dans les maux qui l’accablent.
Et enfuite : Ai'ez foin que les lettres les plus pref-
fantes 8c les plus efficaces que le pape a écrites au
roi d’Angleterre pourlacaufe de Péglife , foienc
inferées dans le regiftre, afin de fer vir d’exemple à
la pofterité.
Avant que le pape eût reçu la nouvelle de la x?v.
paix entre le roi 8c l’archevêque de Cantorberi, il vouloir^finíTÍ
etoit parti de Benevent pour fe rapprocher de Ro- fchlfmc-
me , & s etoit avance jufques à Veroli en Campa-
n ie , ou il étoit dès le dixième de Septembre. Or a s » Alex,
Voici ee qui l’engagea à ce voïage. L’empereur V*r
Frideric vùïaot fon parti diminuer de jour en jour,
principalement depuis la mort du fecondantipape
Gui de Çrême , feignit de vouloir travailler à la'
reunion de l’églife ; & envoïa pour cet effet au pape
Alexandre évêque de Bamberg qui avoit toujours
ete catholique : mais avec ordre de ne communiquer
qu’au pape feul les propofitions dont il
etoit porteur. L’évêque l’aïant mandé au papá , le
pape foupçonna que ç étoit un. artifice pour le fé.-
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