
A N .1170.
Bp. 14.
X X III.
paix ehtrele
& Thomas.
y , ep. 1%.
330 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
le roi d’Angleterre ■, 5c Thom as écrivant au pape
même , lui reprefente le caraétere de ce prince .
qu’il étoit plus facile de Vaincre par la feverité que
par la douceur. Enfin Guillaume archevêque de
Sens écrivit au pape, que le roi de France & toute ,
l’églife Gallicane étoient fcandalifez de cette conduite
du faint fieg e,o ù Satan étoit délié & J. C . crucifié
de nouveau. Il fe plaint que le facre du jeune
H enri étoit une infulte au roi L o u is, dont la fille
fiancée à ce prince n’avoit pas été couronnée avec
lui ; & finit en exhortant le pape à punir les évêques
qui ont commis cet attentat. Le pape dans fa;
répoiife à l’archevêque de Sens, ne nie pas que l’é-
vêque de Londres ait été abfous par fon ordre , 6c
ne parle point du couronnement du jeune Henri 3*
mais il enjoint à l’archevêque de Sens de preifer
l’archevêque de R oüen & l’évêque de Nevers d’exe-
cuter leur commiifion.
A vant que le pape eût fait cette réponfe, ou même
reçû les lettres précédentes, la paix étoit conclue
entre le roi d’Angleterre 6c l’archevêque de
Cantorberi. Ge prélat en avoit marqué les conditions
eiîentielles dans une ample inftruétion qu’if
envoïa à l’évêque de N evers, & qui commence
par les avis neceffaires pour fe précautionner contre
les artifices du roi : le roi de fon côté mandi-
à l’archevêque de Roiien , qu’il vouloit faire
la paix fuivant le. projet que le pape en avoic
donné. C ’eft qu’il voïoit qu’il ne pouvoir plus
reculer , & que les deux prélats de Roüen &c
de Nevers avoient ordre de mettre fes écacs en
L i v r e s o i x a n t e -d o u z i e ’m e . 331
interdit, s’il ne s’accordoit dans les quarante jours -
preferits. A n . 1170.
Les deux prélats aïant donc appris les intentions
du roi d’Angleterre , allèrent à Sens trouver T h omas
le jeudi feiziéme de Juillet 1170. pour les lui
expliquer , & lui marquer le jour de la reconcilia- Ep.
tion. Les deux rois avoient marqué celui de leur
conférence au lundi d ’avant la M adelaine,c’eft à-
rlireau vingtièm e Juillet ; & le lieu,fur leur frontière
entre la Ferté au païs Chartrain & le château
.de Fret val en Touraine. L’archevêque de Sens avoit
confeillé à Thomas de venir avec lui & avec les
deux prélats de Roüen & de Nevers à la conférence
des rois : difant qu’il ne pourroic jamais faire fa
paix de loin. Thom as avoit répugnance d’aller à
cette conférence fans y être mandé : toutefois il
céda , & les quatre prélats y allèrent enfemble, les
trois archevêques, de C antorberi, de Sens &c de
R o u en , & l’évêque de Nevers. Les deux rois tinrent
leur conférence le lundi vingtièm e de Juillet
& le mardi fuivant, fans faire aucune mention de
Thom as ; ce qui allarma beaucoup les clercs de fa
fu ite,q u i avoient affifté à cette conférence, &
qui craignoient qu’il n’eût la confufion d’être venu
inutilement. T outefois l’archevêque de Sens vint
dire a T hom as, qu’avec les deux prélats de R oüen
& de Nevers il avoit obtenu du roi d’Angleterre
qu’il le yerroit le lendemain j ajoutant qu’il lui
avoit paru a fon vifage & à fes paroles entièrement
¡adouci, & réfolu à le reconcilier de bonne foi.
En effet le lendemain mercredi jour de la Ma-
T t ij