
370 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
que l'on païeroit à l’églife paroiffiale la dîme dis
bétail | des fruits & de tous les autres revenus.
C ’eft que plufieurs n’en avoient jamais paie I & ne
fçavoient pas mêmefi ellesétoient dues. Que toutes
les terres ecclefiaftiques feroient exemptes de
toute exadfcion des féculiers, particulièrement desrepas
& de l’hofpitalité qu’ils fe faifoient donner par
violence. Que les clercs ne feroient point obligez de
contribuer avec les autres parens pour la compofl-
rion du meurtre commis par un laïque. Que tous»
les fideles étant malades, feroient teftament ers
prefence de leur eonfefiëur & des voifins, & divi-
îeroient leurs biens en trois parts; une pour leurs-
enfajis , l’autre pour leur femme, latroifïémepour
leurs funérailles , e’eft-à-dire, auffi pour faire prier
Dieu pour eux. Que ceux qui mourroient avec une
bonne confelîion feroient enterrez fuivant 1 ufage
de l’églife , avec les mefles & les; vigiles. Enfin on
ordonna que l’office divin feroit par-tout célébré
félon l’ufagede l’églife Anglicane. Depuis ce temps
l ’Irlande prit une nouvelle forme pour le temporel
& pour le fpirituel. ■
Pendant la tenue de ce concile le roi Henri vint
à Dublin vers la faint Martin de l’an 1171. & y demeura
jufquesàla Purification de l’année fuivante.-
Là il confirma les décrets du concile de GaiFel,
Sc l’archevêque d’Armach qui n’y avoit pas affilié ,,
y vint trouver le r o i , & témoigner qu’il fe con-
formoit entièrement à fes volontez. Les IrLandois-
bâtirent au roi un palais de perches à la maniéré'
du pars, hors la ville de Dublin près 1 eglife de
L i v r e s o i x a n t e -d o u z i è m e . 371
faint André , & il tint fa cour à la fête de Noël.
O n tint vers le même temps à Armach un autre
concile général d’Irlande, où l’on ordonna de mettre
en liberté tous les Anglois qui fe trouveroient
en efclavage par toute l’ifle. C ’eit que le concile
fut perfuadé que les Irlandois étoient alors
fournis à la domination des Anglois en punition
de leurs crimes, & particulièrement de ce qu’ils
avoient accoutumé d’acheter les Anglois des marchands
& des pirates , pour les mettre en fervi-
tude.
Le roi d’Angleterre étoit encore en Irlande quand
les légats que le pape avoit promis d’envoïer pour
connoître fafoûmimon, arrivèrent en Normandie.
C ’étoit deux cardinaux prêtres ,Théoduin du titre
de S. V ita l, & Albert du titre de S. Laurent, chancelier
de l’églife Romaine , recommandables l’un
& l’autre par leur doétrine & par leur vertu. Odon
prieur de l’églife de Chriil cathédrale de Cantor-
b e r i,& toute la communauté des moines qui la
deifervoient, affligez que cette églife demeurât il
long-temps privée des divins offices, & fçaehant
que les légats attehdoient en Normandie le retour
du roi, envoïerent leur demander la permiiïion de
la faire reconcilier par les évêques d’Angleterre. Les
légats l’accorderent , & l’églife de Chrift fut reconciliée
par les évêques d’Exceitre & de Chichef-
tre le jour de faint Thomas apôtre , vingt-uniéme
de Décembre 1171. après avoir été interdite depuis
le vingt-neuvième du même mois de l’année
précédente. Elle ne laifloit pas d’être fréquentée
A a a ij
A n . 1171.
to. 10 .p. 1451- ex
Giraldo.
XXXIX.
Abiolution du
roi d’Angleterre.
Vita S .T h . îv . c. 3«
Chr. Gervaf. an.
1171 .
V. ep: 9 6.