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rfÿü. 10. II,
dijt. 24.
21. dift. 1, 3.
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iift. 14. 1 ; ,
6S H i s t o i r e E c e t e s 1 a s t 1 q u è|
jours : de la création de 1 homme 8c de fa chute, 8c
à cetteoccafion de la grâce 8c du libre arbitre, du
péché originel 8c du péché aétuel. Dans le troifié-
me livre il traite de l'incarnation , 8c a l’occafion
desperfeétionsdeJefus-Chiiftil parle delà foi, de
l’efperance 8c de la charité, des dons du S. Eiprit 8c
des commandemens de Dieu. Dans le quatrième il
, traite des facremens en général 8c en particulier; 8c
furl’euchariftieilne manquepasde prouverla pré-
fence réelle. A l’occafion de la penitenceil parle du
purgatoire, 8c à l ’occafion de l'ordre il t raite de la fi-
monie. il finit parla réfurreCtion , le jugement
dernier 8i l'état des bien-heureux. Telle eft la matière
du livre des fentences.
L’auteur y raifonne peu,, 8c y dit peu de chofe de
lui-même ; ce n’eftprefque qu’un tifludespaifages.
des peres, particulièrement de S. Auguftin. Quoique
le livre foit courra proportion de la matière,,
il ne laiftapas d’y avoir plufieurs queftionsqui pa-
roiifent aujourd’hui peu neceffaires : comme la plfe-
part de celles qu’il traite fur la nature des anges 8c
fur leur péché, 8e qu’il ne réfout que par de vrai-
iemblanees. Comme quand il traite ae l’ouvrage
des fix jours, 8c fuit les principes de la mauvaife
phyfique qui regnoit alors, fuppofant par exemple
le firmament folide 8c les petits animaux produits
de corruption. Il eft vrai que fur ces; madères
il ne parle qu’en doutant 8c ne donne que des
opinions. D ’iin autre côté il y a des matières importantes
que l’auteur ne touche point , favoir de-
lféglife, de la primauté du pape, de l’écriture,
L i v r e S o i x a n t e - D i x i e ’m e. 6 -j
de la tradition, des conciles. En rapportant les au-
roritez de l'écriture, l’auteur fe fonde fouvent fur
des fens figurez*tirez de S. Grégoire, ou d’autres
p e r e s î mais qui étant arbitraires, ne peuvent faire
de preuve folide. Comme quand il dit que dans
l ’ancienne loi les fimples croyoient fur la foi des
mieux inftruits, parce qu’il eft dit dans 1 hiftoire de
Job que les aines paifloient auprès des boeufs. L'auteur
fuppofe ordinairement ces fens figurez comme
connus ôc reçus de tout le monde. Dans la matière
des facrernens il cite plufieurs autoritez que
Gratien a auiïi rapportées dans fon décret ; ôc les
faulfes decretales comme les autres.
Ons ’étonnera moins que le maître des fententes
ait traité desqueftions qui nous paroilfent inutiles,
fi l'on confidere l’état des études de fon tems. Depuis
plus d’un fiécleon étudioit ardemment la phi*
lofophie d’Ariftote, particulièrement fa logique ;
8c l’application que quelques doéteurs voulurent
faire des principes de ce philofophe aux myfteres
de la religion, en fn.tomber plufieurs dans les erreurs
: comme nous avons vu par les exemples de
Rofcelin , d’Abailard ôc de Gilbert de la Poirée.
Le maître des fentences prit une autre route ; 8c
fans citer Ariftote ni s’abandonner au raifonne-
ment humain, il s’appliqua à rapporter lesfenti-
mens des peres , renfermant dans un petit volume
leurs témoignages , pour épargner au leéteur
la peine de feuilleter un grand nombre de livres.
C ’eft ainfi qu’il s'en explique lui-même ; ôc il dit
que ion buta été de combattre ceux qui s’atta-
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