
A isr.iiyo.
V it, Cf. 5J.
litac. 31.
XXII.
Plaintes de
Tjïomas fur ce
' couronnement
TT. ep\\6.
F. ep- 3.
F. ep. 19,
318 H i s t o i r e E c ce e s 1 a s r i<Ltrsî
étoic le defiein du roi-Le dimanche fuivant v in g t -
unième de Juin le roi fit chevalier Henri ion fifs
qu’il avoit fait venir de Normandie la même fe-,
maine ; & il le fit facrer & couronner roiàOüeft-
minfter. Ce fut Roger archevêque d’Y o r cq u ilu i
impoia les mains aihfté des évêques de Londres-,
de Sarifberi &c de Rochefter : qui toutefois protef-
terent quecetefonéfionneporteroit aucun préjudice
à l’égliie de Cantorberi leur métropole. Au
feftin du couronnement le roi fervit a- tablefon fils,
déclarant qu’il n’étoit plus roi. Le jeune roi n’avoi t
que quinze an s , &c fon pere lui donna pour con-
feil les plus grands ennemis de l’archev êque de Can«-
torberi. Enfuiteil paffalamer, pourfe trouver à la
conférence qu’il devoit avoir avec le roi de France à
la fête de fainte Madeleine,
Quand Thomas aprit la nouvelle de ce couronnement,
il en fut fenfiblement affligé, & en fit
des plaintes ameres au pape Scàfesamis de Rome.
Il avoit déjà un grand fujet de mécontentement,
en ce que l’archevêque de Roiien avoit abfous de
l’excommunication l’évêque de Londres , prétendant
le devoir faire en vertu delà commiflion du
pape : c’eft- à dire de la lettre du dix-neuviéme de
Janvier, qui p o r to it, qu’en cas d’efpeiancecertaine
de la p a ix ,il pouroitabfoudrelesexcommuniez.
Thomas s’en étoit plaint à l’archevêque, prétendant
qu’il avoit excedé fon pouvoir en ce qu’il n’avoit
pas obfervéles conditions portées par fa com-
miffion, & joignant ces deux fujets de plaintes , il
écrivit ainfi au cardinal Albert»
L i v r e s o i x a n t e d o u z i e ’me , , 31 9
Plût à Dieu ,mon cher am i, que vous puiffiez
entendre ce que l’on dit en ce pals-ci à la honte
de leglife Romaine ! Nos derniers envoïez fetn-
bloient avoir rapporté quelque confolation dans
les lettres du pape ; mais elles ont été anéanties par
d’autres lettres en vertu defquelles l’évêque de
Londres &c celui de Sarifberi ont été abfous. Je ne
fiçai comment il arrive toujours à la cour de Rome
queBarrabaseft délivré, & Jefus-Chrift mis à mort.
C ’eft par l’autorité de cette cour que notre prof-
cription a été prolongée jufques à la fin de la fî-
xiéme année. On condamne chez vous les pauvres
exilez , & on ne les condamne que parce qu’ils
font pauvres &: faibles:au contraire on abfoutdes
facrileges, des homicides, des voleurs que 5- Pierre
même ne pourroit abfoudre ; je le dis hardiment,
puifque J , C . n’ordonne d’abfoudre le pecheur ,
qu’en cas qu’il fe convertifle & qu’il faffe pénitence.
Ici onlçs abfout mêmefans reftitution : auçon-
traire c*eft de nos dépoüilles que les envolez du roi
font des prefens aux cardinaux & aux courtifans
du pape. Et enfuite : Je ne veux plus fatiguer la
cour de Rome : que ceux-là y aillent qui en reviennent
triomphans de la juftiee. Plût à Dieu que
Je volage de Rome n’eût pas fait périr inutilement
tant d’innoeens malheureux 1 II écrit fur le même
ton à Gratjen qui étojt venu en France l’année précédente
en qualité de nonce, .
Les compagnons de fon exil écrivirent de même
au cardinal Albert & à Gratien, infiftant fur
le trop d’indulgence dont le pape avoit ufé en vers
Tome X V . T t