
664 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
---------- — blics & excommuniez au concile de Latran fous
A n . 1197. Alexandre III. Il fut pris & traité durement dans
supt u lxxxn. f^.prifon ; &■ il s’en plaignit au pape Celeftin par
R'g-j.y7?. f*. une lettre dont il chargea l’évêque d’Orleans fon
to.conc. p. 1775. £ r e r e ^ a y o j c été précédée de plusieurs autres.
Il ne manque pas d'y relever la eirconftance des
Brabançons emploïez parle roi d Angleterre y &c
prétend.que ce prince a encouru les cenfureseccle-
fiaitiques en le faifant prendre. Il en demande jufti-
ceau pape & lui fait entendre que s’il ne la rend, il
ef,ij. fe rendra lui-même complice. Le pape lui répondit,
qu’iLn’avoit que ce qu'il méritoit, pour avoir voulu
faire le guerrier contre le devoir de fa profef-
fïo n , & avoir pris part à la guerre injufte que le roi
Jo. 2tompt, p. de France faifoit au roi d’Angleterre, pendant qu’il
étoit abfent pour la croifade. Je ne laiife pas, ajoute
t’il , d’écrire en votre faveur au roi d’Angleterre y
maisje nepuisen cette occafionque le prier, & non-
lui rien commander. Le roi Richard aïant reçu la
lettre du pape, où il le priori de délivrer fon cher
frere l’évêque de Beauvais , lui envoïa la cotte de
mailles, avec laquelle le prélat avoit été pris y & lui
e<».iïni.;i. ht dire: V o ïe z fi c’eft la robe de votre frere : faifant
allufion à une parole de l’écriture, fuivant l’u-
fage du temps. L’évêque ne fut délivré qu’en rzo z .
la fixiéme année de fa prifon.
ixT. Les croiiez Allemands fe trouvèrent en fi grand
nombre qu’ils compoferent trois armées y dont la
première que commandoit Conrad archevêque de
Otto, à S. Blaf.’. Maïence alla par terre à C . P. & de-là par mer a
T y r y la fécondé s’embarqua d’abord , côtoïa la
France
L i V r e s o i x a n t e - q u a t o r z i e ’m e . 6 6 $
France & l’Efpagne, p a fen paifant furies Maures “
Silves en Portugal & la ruina, puis fe rendit par le '
détroit enPaleltineà Acre. La troifiéme armée, qui Lub' v'
étoit la plusforte, fuivitl’empereurHenrien Italie,
pour achever de lui foumettre la Poüille & la Sicile :
après quoi il l’envoya au L evant, fous la conduite
de Conrad évêque de Virsbourg fon chancelier.
Cette flotte arriva au port d’Acre le vingt-deuxième
de Septembre 1196. Mais le chancelier s’arrêta
en l’ifle de Chipre, pour en couronner roi Gui de
Liifignan ; qui pour montrer qu’il ne dépendoit plus
de l’empereur de C . P. avoit demandé avec em-
preflement à l’empereur d’Allemagne dé lui envoyer
la couronne. Il reçût donc lechancelier avec
grand honneur & le retint long-temps, après quoi
le prélat fe rendit à Acre.
Cependant Léon ou Livon roi d’Armenie, pour
s’attirer lefecours des croifez envoya aux feigneurs
des ambafladeurs, avec des prefens & des lettres,
par lefquelles il declaroit qu'il étoit prêt de fe foû-
mettre à l’empereur, s’il vouloir lui faire l’honneur
de lui envoyer la couronne qu’il defiroit depuis
long-temps. D ’abord on deftinale chancelier à cette
ambaflade 5 mais comme il étoit à Barut, on y envoya
l’archevêque de Mayence , qui couronna le
roi d’Armenie au nom de l’empereur Henri. Il fit
p lus, & travailla par fes inftru<àions à ramener ce Ip’fti™'.1'*'
prince. & tous fes fujets à l’obéïiTance de l’églife
Romaine, & batifa Rupin fon petit neveu,fils d’A-
lis fa niece , & de Raimond prince d’Antioche. Il
réconcilia même ce prince avec le ro i, & appaifa
Tome X V \ .Pppp