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-------------- défendit de la part du roi de faire aucune infulté
A N. 1170. |jj l’archevêque ou aux fiens, & leur perfuada de
pofer les armes. Ils demandèrent toutefois que les-
étrangers qui étoient venus avec l’archevêque , fif-
Cent ferment de fidélité au roi & au toïaume. Il
ne paroiffoit d’autre étranger que Simon archidiacre
de Sens, qui auroit facilement confenti h
prêter le ferment; mais Thomas ne le permit pas,,
craignant les coniequenees de ce ferment pour le
clergé d’Angleterre ; Sc dit qu’il étoit contre les-
bonnes moeurs 8c le droit des gens, d’exiger des
étrangers de tels fermens. Or il voïoit bien que
lés officiers du roi étoient en trop petit nombre pour
faire violence , parce que le peuple qui étoit ravi
de fon retour ; avoit pris les armes, & auroit été le
plus fort.
vu« ni. t. 4. Ces officiers aïant à peine falué l’arehevêque p
lui demandèrent en colere , pourquoi à fon entrée
dans le païs, qui devoir être pacifique , il avoir excommunié
& fufpendu les évêques du roi ; ajoutant
que quand le roi l’apprendroit il en feroit fo rt
irrité. Le prélat répondit doucement qu’il ne l’a-
voit fait que par la permiffion du r o i , pour ne pas;
laiffer impunie l’injure faite à lui & à fon églife au?
facre du jeune ro i, & empêcher que cetre entrepri-
fe ne fut tirée à confeauence. Le nom du roi retint
les officiers ; ils commencèrent à parler plus;
modeftement, demandant toutefois avec inûance
• l’abfolution des évêques. L’archevêqüe remit à Wfit
délibérer à Cantorberi, où il feroit le lendemain y
êc les officiers fe retirèrent.
L i v r e s o ï x a n t e -d o u z i e ’m e . 347
Le lendemain mardi premier jour de Décembre,
Thomas partir de Sanduic pour aller à Cantorberi,
qui n’en eft qu’environ à fîx milles. A peine put-il
faire le jour même ce peu de chemin , tant le peuple,
& principalement les pauvres, s’empreffoient
autour de lui; les curez venoient au-devant en pro-
ceffion avec les paroiffes entières. Etant arrivé à
Cantorberi, il y fut reçu par les moines avec l’honneur
convenable , au fon des cloches & des orgues,
& avec les chants de jo ie ;il leur donna à tous le
baifer de paix,aïant pris la précaution de faire auparavant
abfoudre ceux qui avoient communiqué
uvec les excommuniez.
Les officiers du roi vinrent le jour fuivant fçavoir
fa réponfe, &c avec eux les clercs des trois prélats
excommuniez ; demandant l’abfolution de leurs
maîtres. Thomas répondit, qu’il n’avoit pas le pouvoir
de lever les cenfures impofées par le pape ; &
toutefois comme ils le preffoient & le menaçoient
de l’indignation du roi, il répondit que fî les évêques
de Londres ëc de Saliiburi juroient félon la
forme de l’églife, d’obéïr au mandement du pape, il
feroit pour la paix de l’églife , par le refpeét du roi
& par le confeil des autres évêques , tout ce qui dé-
pendroit de lu i , & traitéroit les trois prélats avec
toute forte de douceur & de charité , fe confiant
en laclemence du pape. Les deux évêques étoient
prêts à accepter la condition & à venir fe faire abfoudre
; mais l’archevêque d’Yorc les en détourna,
8c leur dit : J’ai encore huit mille livres d’argent
comptant que j’emploïerai,s’il eft befoin,pour répri-
X x ij
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XXIX, ¿’aTbfhooumdraes lerse feuxic
communiez. Vita c.
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Vit a c. 7.