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— -— — j Geofroi fils naturel dp ro i,. qui joiiit fept ans des
N . 1173. revenus de cette éelife dont il étoit archidiacre .
c c ' t / • lans en être facre evêque ; pour Chicheftre on élut
Jean de Grenford doïen de la même églife.
A la fin on parla d’élire un archevêque de Can-
torberi. Le prieur Odon demanda qu’il fut tiré
du Fein dç l’égliie même ; & après plufieurs pro-
pofitions on convint de confulter le roi qui étoit
en Normandie : puis dans un autre concile de Londres
, qui fut tenu à Oüeftminiter, on élut canoniquement
Richard prieur de Douvres. Il étoit né*
en Normandie, & après avoir étudié les arts libéraux
il fut reçu moine dans l’églife de Cantor-
beri. Il fervit l’archev,êque Thibaut en qualité de
chapelain avec S. Thomas ; & comme il fe rendoit
agréable à tout le monde, on lui donna le prieuré
de S. Martin de Douvres dépendant de l’ëglife
de Cantorberi. Il fut élû archevêque le dimanche
Mo naß. Ang% to• de l’oétave de la Pentecôte , qui étoit le troifiéme
jour de Juin. Le famedi fuivant il fut reçu folem-
nellement à Gantorberi, où tout étoit prêt pour
le facrer le lendemain : quand on apporta une lettre
du jeune roi adreffée au chapitre de Cantorberi
, où il d ifoir: J’ai appris que mon pere prétend
établir dans votre églife & dans celles de la province
des perfonnes peu convenables, & parce qu’on;
ne le peut faire fans mon confentement puifque
je fuis facré roi, j’en ai appelléaufaint fiége & dénoncé
mon appel aux cardinaux légats Albert ÔC
Theoduin,qui,comme perfonnes prudentes, y ont
déféré : j’ai aufli lignifié mon appel aux éyêques de
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LondreSjd’Exceftre & de Vorcheilre,&je le réïtere ------------
en votre prefence. Cet appel obligea à différer le N’ n 73-
facre de Richard : il envoïa dès députez au pape, &
peu de temps après alla lui-même le trouver.
Dès la mi-carême le jeune roi Henri III. foutenu xLvrr.
par le roi de France, s’étoit élevé contre le roi fon en Angkrerre” 1'
pere, avec fes deux freres Richard & Geofroi ; Gcrvtf.ibu,
& la reine Alienor leur mere étoit de la partie.
Guillaume roi d’Ecoife, le comte de Flandres Philippe
fon fre re , Matthieu comte de Boulogne &
Thibaud comte de Champagne, entrèrent dans les
intérêts du jeune Henri ; & cette guerre civile des
enfans contre le pere fut regardée comme une punition
divine du meurtre de S. Thomas de Cantorberi.
Elle dura jufqu’à l’automne de l’année fui-
vante , & le roi Henri II. ainfi attaqué par fes en-
fans, écrivit une lettre au pape Alexandre, où il | | Par. buj:
dit : Je me jette à vos genoux pour vous demander
confeil. Le roïaume d’Angleterre eft de votre ju-
ïifdiéfion, & quant au droit féodal je ne relcve
que de vous. Que l’Angleterre éprouve maintenant
ce que peut le fouverain pontife , & puifqu’il n’ufe
point des armes matérielles| qu’il défende le patrimoine
de S Pierre par le glaive fpirituel. C ’eft ainfi
que Pierre de Blois faifoit parler ce prince pour lequel
il compofa cette lettre.
Il y avoir déjà plus de dix ans que l’on peurfui- ^-Y11?-
voit la canonifation de S. Bernard, dont la fainte-,
te avoit tellement éclaté par fes vertus & fes mi- to. pp. S . Bern.
racles. Le pape Alexandre' étant à Paris en 1 163. en { to 10. conc. p.
fut follicité par plufieurs perfonnes confîderables,