
An. i i 5 6 .
Fe venerable. v
Hit. b i í l Chin,
p 601,
Ibid. p. 593'
Supl. Sigeb, ann.
si 56.
p• tfoo*
Jfcxi» ep'
jour de Noël de l’année 1156. que felón l’ufage du
païs on comptoir pour le premier jour de l’année
ïuivante. Il avoit gouverné ce monaftere 8c touc
l’ordre avec une grande fageffe pendant trente-
cinq ans, 8c fut enterré au chevet de la grande églir-
fe , par Henri évêque de Vincheftre. Ce prélat a-
voit été moine de jplugni t 8c après la mort du roi
Etienne fon frere, il fe retira fecretement d’Ang le terre
8c vint àClugny , où il avoit envoyé devant
fon tréfor, 8coù il donna de grandes fommes, 8c fut
compté entre les bienfaiëteurs du monaftere. Du
tems de l’abbé Pierre il y avoit à Clugny environ
quatre cens moines t l ’obfervance de l’ordre étoit
établie en plus de trois cens maifons, 8c en avoit environ
deux mille en la dépendance. Il en avoit dans
les païs les plus éloignez, comme près de Jeruia-
lern l’abbaïe de la vallée de Jofaphat, où l’on eroïoitr
qu’étoitle fepulcre de la fainte Vierge; 8c un autre
rrionaftereau mont Thabor.
L’abbé Pierre fut un des plus grands dotfteurs
de ion tems , comme il paroît par fes écrits contre
les Juifs, 8c contre les feétateurs de Pierre de-
Bruis. Il écrivit deux livres des miracles de fa con-
noifiance, oùil rapporte plufieqrs hiftoires remarquables.
On a confervé fes lettres au nombre de-
cent quatre-vingt-quinze, diftribuées en fix livres,
où l’on voit principalement réluire fa prudence 8c
fa difcretion. Outre celle dont j ’ai parlé, j ’en trouve-
encore trois de remarquables. Une à l’empereur
Jean Comnene, où il le prie de favor ifer 8c de proteger
leroi de Jerufalem, le prince d’Antioche 8c
L i v r e S o i x a n t e - D î x i e’m ë . 37
les autresFrançpisétab]isenOrient:puis il ajoùte,
que l’empereur Alexisfon pere, adonné au prieuré
de la Charité le monaftere de Civitot près de C. P.
qui depuis trois ans a été ufurpé par des étrangersr
c’eft pourquoi il en demande la reftitution : offrant
en récompenfe à l’empereur la confraternité de
l’ordre , comme elle a été accordée aux rois de
France, d’Angleterre, d’Efpagne, d’Allemagne 8c
de Hongrie. Il écrivit auib pour le même fùjet an
patriarche de C- PLes
deux autres lettres font adrefiees à Roger roi
de Sicile: dans l’une il le félicité de la paix qu’il a
fait avec le pape, 8c lui recommande l’unique monaftere
quel’ordre de Clugni avoit en Sicile r l’exhortant
à y en ajouter d’autres pourl’avantage de
fon royaume. Dans l’autre lettre il donne de grandes
louanges au roi Roger, 8c fouhaite qu'il fe rende
maître de la Tofcane pour le bien de cette
province; 8c conclut en le priant d'étendre fes li~
beralitez fur le monaftere de C lu gn i , à qui les autres
rois ne donnent plus comme autrefois des marques
feniibles de leur amitié, 8c qui fe trouve engagé
à des dépenfes immenfes. Pierre le venerable
eft le dernier homme célébré entre les abbez de
Clugni, 8c cet ordre tomba depuis dans une grande
obfcurité. Après fa mort les moines de la maifon
élurent tumukuairement Robert le Gros parent du
comte de Flandres,homme demi-laïque: mais il fut
dépofé 8c mourut, 8c on élut en 1158. Hugues t-roi-
fiéme du nom prieur clauûral, qui fut le dixième
abbé de Clugni.
An. i i 5 0 '.
i î i . ep.- j v
iv; ep» 3'7¿-
Snppli Sigeb.
1158.
Chr» Cfàiai..