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A ces proportions du pape l’empereur dit : Qiiob
que je doive ne pas répondre fur des articles fi>
importans fans le conieil des feigpeurs, je ne
laiffe pas de vous dire dès à prefent , que je ne
demande point d’hommage aux evequesd Italie,,
s’ils ne veulent rien poffeder de mes regales. Mais*
s’ils écoutent volontiers le pape quand il leur dit;;
Qu’avez-vous affaire du roi ? Je leur dirai auffi::
Qu ’avez-vous affaire de terres Ml dit que nos
nonces ne devoient pas être, reçus dans les palais
des évêques. J'en conviens, pourvu que ces palais,
foient bâtis fur le fond des evêques & non fur le
notre ::car la fuperficie cede au fondsMl dit que
lamagiftrature ôc les regales de Rame appartiennent
à S. Pierre. Cet article eft important, & au-
roitbefoin d’une plus mûre délibération. G a r
puifque je fuis empereur Romain par l’ordre de
Dieu, je ne porte qu’un vain titre fi Rome n’eft:
pas en mapuiffance.
L’empereuroffroit toutefois de rendre juftice au*
pape fur tous les chefs dont il feplaignoit, pourvu«
que le pape la lui rendit auffi de fon coté fur plu-
fièuts griefs qu’il propofoit: mais les légats ne vou-
loient point mettre les droits du pape en compromis
: prétendant qu’il ne fe pouvoir foûmettre au.
jugement de perfonne. Les griefs del'empereurr
étoient que le pape avoit manqué au traité par lequel
il avoir promis de ne fe réconcilier avec les,
Grecs, le roi de Sicile & les Romains, que du con-
fentementde l’empereur. Que les cardinaux-paf*
foient librement par fon roïautne fans fa permif-
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fion, qu’ils entroient dans les palais des eveques, !jy| (
qui appartenoient au roi,8c qu ils etoienta charge
aux églifes. Enfin ilfe plaignoit des appellations
injuftes 8c de pluûeurs autresdefordres. Les légats
dirent, qu’ils ne pouvoientrien faire fans favoir
la volonté du pape; ainfi on réfolut qu il choiû-
roitfixcardinaux, 8c l’empereur fix évêques, pour
cxaminer&terminer cette affaire.On en fit la pro-
pofition au pape mais il la rejetta, difant toujours
qu’il ne vouloir point d autre pa ix , que celle
qui avoir été faite avec le pape Eugène. L empereur
de fon coté refufa de-s’en tenir acctraite,; 8c
prit à témoin tous les évêques, & les feigneurs
Allemans 8c Lombards, qu’il ofFroit de rendre en
tout juftice au pape, à condition que le pape auffi
la. lui rendroit. Les députez des Romains qui é-
toient préfens, demeuroient etonnez Se indignez
de ce qu’ils entendoient ; 8c 1 empereur refolut
d’envoyer à Rome pour faire la paix du moins a-
vec eux, fi le pape perfiftoit a la refufer.
Mais cette négociation fut terminée paria f l l O r t M o n d'Adrien,
du pape Adrien, qui arriva le mardi premier jour
de Septembre de la même année 1 1 59. à Agnania, ami-pape,
d ’où fon corps fut porté à Rome , ôc enterre a e'ja}jeCtum
S. Pierre près du pape Eugene III. Adrien avoit njs*
tenu lefaint fiége quatre ans ôc neuf mois, pendant
lefquelsil augmenta le patrimoine de S Pier- AU*, up. b*v,
rede plufieursacquiûtions : maisétoit fi éloigné
d’enrichir fes parens, qu’il ne laifTa pour fubfif- S Th CMU^
tanceà fa merequi vivoitencore, que les chari- ‘t e n iez
de l’églife deCantorberL
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