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Sup. îiv.-LHjnï.
n. s-4*
548 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
foutenant Vplmar élû archevêque de Trêves, l’ordonna
prêtre cardinal le famedi de la Pentecôte,
qui cette année 1186. étoit le dernier jour.de Mai ;
& le lendemain le facra archevêque. Or nous avons
vû que l’empereur foutenoit Rodolfe compétiteur
de Volmar.
Le roi Henri ne contribua pas peu par Tes violences
à fomenter la divifion entre le pape & l’empereur
fon pere. Car étant encore en Lombardie,
il fit venir un évêque, à qui il demanda de qui il
avoit reçû l’inveftiture. Du pape, répondit l’évê-
que. Le jeune roi lui fit trois fois la même quef-
tion-, & l’évêque ajoûta:Seignenr, je ne poifede ni
régales, ni officifers,ni cours roïales s c’eft pourquoi
j’ai reçu du pape le diocefe que je gouverne.
Alors le roi le fit battre à coups de poing par fes
gens & traîner dans la boue.' Une autrefois aïant
rencontré un ferviteur du pape Urbain, qui por-
toit une grande fomme d’argent, il la lui ôta & lui
fit couper le nez.
Lepapecita l’empereur, menaçant de l'excommunier,
& il avoit pour lui plufieurs des principaux
évêques d’Allemagne-,fçavoir, Philippe archevêque
de Cologne, fort mal content de ce qu’ar
près la mort des évêques on confifquoit tous leurs
meubles ; Conrad de Maïence ; Volmar de Tré^
ves & douze.évêques, dont le plus confiderable
étoit Bertold de Mets. C ’eft celui qui avoit été élu
archevêque de Brème en 1178. & cjue le pape Alexandre
III. avoit dépofé. Etant ainfi dépouillé &
banni de chez lu i, il vint trouver l’empereur, qui
en aïant pitié, le reçût avec honneur & le retint à T ~ ----------
fa fuite jufques à ce qu’il trouvât à le placer ; enfin N’ 11 6"
l ’évêché de Mets, étant venu à vaquer, il le lui
donna. Bertold nelaiiTapas en ce différend de prendre
parti contre l’empereur 5 & quand Volmar aïant
étéfacré parle pape revint en Allemagne pourpren-
dre poffeiîion de l’archevêché d eT ié v e s , Bertold
alla au devant de lui, même hors de fon diocefe,
& le reçût avec honneur. Dequoi l’empereur irrité
le chaffa de Mets, & le réduifit à s’enfuir à C o lo gne
près l’archevêque Philippe, qui lui donna une
prébende dans l’églife des Apôtres. L’empereur empêcha
aufti Volmar de joint du temporel, ni du
fpiricuel de l’archevêché de Trêves, & y maintint
R o d o lfe , que Volmar avoit excommunié à ion retour.
Le roi Henri de fon côté , par ordre de fon
pere, dépouilla les partifans de Volmar, & con-
fifqua leurs maifons ; & ce prélat fut réduit à fe chr.seig:
réfugier en Angleterre où il mourut.
L’empereur Frideric étant de retour en Allema- iv.
gne & voïant le pape refolu de le pouffer, ferma pmùt^coîtirie
tous les paffages des Alpes & des païs voifins, pour pape'
empêcher que perfonne n’allât à la cour de Rome ; Arn,u-C•ir-
ce qui obligea le pape à établir fon légat en Allemagne
Philippe archevêque de Cologne. L’empereur
fit venir ce prélat & lui demanda s’il lui fe-
roit fidele. Le prélat répondit : Seigneur, vous
n’en devez point douter , vous m’avez fouvent *
éprouvé. Toutefois, pour vous parler au nom de
tous les évêques, fi vous vouliez nous traiter un
peu plus doucement, nous vous ferions plus dé-
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