
A n . i i 8o
Catalog. fit
G .R p. ;o j .
Ing i. 117J.
Jus Gr. S . l i i . *.
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488 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
‘ tenant des nouveautez dangereufes ; dequoi l’em -
’ pcreur déjà chagrin par fa maladie fut extrêmement
irrité. Il réduilit donc fon écrit en abrégé &
s’étant fait porter à Scutari, pour être en meilleur
air & plus en repos, il y fit venir les prélats 8c les
hommes les plus diftinguez par leur fçavoir. Mais
ils furent à peine débarquez, qu’un de fes fecre-
taires les plus affidez nommé Théodore leur vint
dire que l’empereur n’étoit pas alors vifible à caufe
de fa maladie' ; & qu’ils devoient entendre la lecture
de deux papiers qu’il avoit en main ;-l’un étoit
lecrit dont j’ai parlé, que l’empereur vouloit faire
foufcrireauxprélats ; dans l’autre adrelfé au patriarche
T heodofe & aux évêques, l’empereur fe plai-
gnoit de leur refiftance, 8c les menaçoit d’affem-
bler un plus grand con cile, & même de faire examiner
cette queftion par le pape. Enfin après plaideurs
conteftations, les prélats convinrent, quoi
qu’avec peine, que l’on effaceroit des catéchifnies
l’anathême au dieu de Mahomet ; 8c que l’on met-
troit feulement : Anathême à M ahom et, & à toute
fa doétrine & fa feéte. A infi fut terminée cette
affaire au bout de trois mois.
> Le patriarche Théodofe avoit fuccedé à Chari-
tonm orten 1177. après avoir tenu le fiege de C . P.
quatorze m ois. Théodofe étoit originaire d’A ntio-
che & avoit.été long-tem ps moine au mont faint
A uxence j il tint fix ans le fiege de C. P. N ous
avons de lui une conftitution fynodale dattée du
trentième de Juillet indiéHon douzièm e, qui eft
l’année 1175). portant qu’une fille peut épouier le
L i v r e s o i x a n t e -t r e i z i e ’m e . 4 8 3
coufin de celui à qui elle a été fiancée avant l’âge
de puberté , parce que ces fiançailles étoient nulles.
Ce patriarche voyant l’empereur dangereufe-
m ent malade , lui confeilloit pendant qu'il étoit
encore temps 8c qu’il avoit l’efpritfain, de donner
ordre aux affaires de l’empire ; & de chercher un
homme capable de conduire fon fils qu’il laiffoit
en bas âge. Mais l’empereur lui répondit, qu’il étoit
tiffuré de ne pas mourir de cette maladie, ôc de
vivre encore quatorze ans. C ’eft qu’il croyoitàdes
aftrologues, qui lui promettoient une prompte
guerifon & de grandes conquêtes. Toutefois la
maladie augmentant toûjours , il vit enfin évanouir
fes efperances, & par le confeil du patriarche
il figna un petit écrit contre l’aftrologie.
Enfuite sécant lui-même tâté le p ou ls, il fe frappa
la cuiffe en jettantun grand foûpir, & demanda
1 habit monaftique. On en prit un tel qu’on le
put trouver dans cette furprife, 8c on l’en revêtit
par deffus fes habits ordinaires, quoiqu’il fe trouvât
trop court 8c indecent. L’empereur Manuel
mourut ainfi le vinge-quatrième de Septembre
1180.félonies Grecs 6<j89.1’indi6f:ionquatorzième
com m ençant. Il avoit régné trenre-fept ans 8c dem
i, & fut enterré à C. P. dans le monaftere du
Pantocrator, c’eft-a-dire, du tout-puiffant, fondé
par 1 impératrice Irene fa mere , où étoient des
moines de 1 ordre de faint A ntoine jufques au nom bre
de fept cens. O n y tranfporta peu de temps après
une pierre de marbre rouge de la grandeur d’un
.homme ,que Manuel avxiit fait apporter d'Ephe-
Tme X V . ' Q^qq
A n . 1180.
XXXII.
Mort de Manuel.
Alexis Com-
nene empereur.
Nicet. p, 14 1 . D.
Cetng^ C . P . i Y .# . 3-