
A n . nSi.
Roger. Hç'ved. p. 0,1.
XXXIV.
Egliiè d’A n gleterre.
Godiiin.de p riful,
Angl.p. | 8
Rog. an,
* 37-
%oger.p. 6 ix ,
g c r v a f. an. I i8 i.
» H
fioger.p.613.
4 9 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
nii par cour la lettre precedente. Les porteurs de
ces lettres étoient des Templiers & des Hofpitaliers
quilesprefenterent aux deux rois Philippe de France
&c Henri d’Angleterre , en une conférence qu’ils
eurent enNormandie le lundi vingt-feptiém e d’A -
vril 1x81. Les deux rois furent extrêmement tour
chez de la defolation de la terre fainte ; & promirent
d’y envoyer un prompt fecours, & ainfi finit
leur conférence.
L’églife de Lincolne n’avoit point eu d’évêque
depuis Robert du Chefnei mort le huitième de Janvier
1167. Il eft vrai quefept ansaprès Geoffroi fils
naturel du roi H enri, archidiacre de la même égli-
fe en fut élû évêque ; mais il fe contenta de joüir des
revenus, fans fe faire facrer ni ordonner prêtre. Il
y avoit déjà fept ans qu’il en joüiiToit ain fi, & quatorze
ans que l’évêché vaquoit, quand le pape A lexandre
ordonna expreifément à Richard archevêque
de Cantorberi d’employer les cenfures eccle-
fiaftiques, pour obliger Geoffroi à renoncer à fon
élection , ou à recevoir inceffamment les ordres,
Geoffroi reconnoiffant fon incapacité aima mieux
quitter levêch é ; & parleconfeil du roi fon pere,
des princesfes freres & de plufieurs évêques, il renonça
à fon éleélion entre les mains de l’archevêque.
Le roi le fit fon chancelier & lui donna de revenu
m ille marcs d’argent. T outefois l’évêché de
Lincolne vaqua encore deux ans.
Guillaume roi d’Ecoffe s’opiniâtroit toujours à
ne point fouffrir que Jean demeurât évêque defaint
André , & le pape Alexandre 4 le foûtenir. Ce qui
fut caufe que Roger archevêque d’Yorc & légat “ ““■--------
du pape excommunia le roi d’Ecoife &c mit fon •
royaume en interdit. Mais ce prélat mourut peu de
temps après, fçavoir le famedi vingt-uniéme de N o vembre
de la même année 1181. après avoir tenu cM.ct,p,v. epifl,
le fiege d’Yorc vingt-fept ans. On l’accufoit de G util. Neufr. 1 fi«,-
s’être abandonné lorfqu’xl étoit archidiacre de Can- f'5"
torberi, aux plus infâmes débauches ; & de s’être
vangé cruellement de celui qui s’en plaignoit. Il
étoit fçavant, éloquent & d’une prudence finguliere
pour les affaires temporelles ; mais peu appliqué;
à fes devoirs fpirituels. Il augmenta conderable-
ment les revenus de fon églife & y fit de grands
bâtim ens, auffi ne perdoit- il aucune occafion de
s’enrichir. Il donnoit les dignitez O de fon éOglife à des enfans, fous pretexte de prendre foin d’eux
jufques à ce qu’ils fuifent en âge , il s’approprioit
leurs revenus. Dans la diftribution des bénéfices il
tenoit pour réglé de préférer toujours les clercs vivant
licentieufement aux plus réguliers. Il avoit
une telle averfion pour les religieux , qu’il difoic
que Turftain fon predeceffeur, n’avoit jamais fait
une plus grande faute que de fonder le m onafte-
re de Fontaines ;& dans fa derniere maladie il dit
à un abbé , qui leprioitde confirmer les donations
faites â fon monaftere : Je vais mourir , & parce*
que je crains D ieu , jen’ofe faire ce que vous me
demandez. Tant il croyoit malemployé ce que l’on
donnoit aux religieux. Il Iaiffa en mouranc onze
m ille marcs d’argent & trois cens marcs d’or , dont Il8l‘
il diftribua une partie aux pauvres & aux églifes g