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chez eux, à l’imitation des Chrétiens ou des Mu-
fulmans ; & depuis ce ..temps ont été compofez tous
ces livres qui forment leurs bibliothèques. Un de
leurs premiers auteurs eft Rabbi Natham qui commença
à fe diftinguer 1 an i 03o . Si mourut a Rome
l’an n o 6 . Il eft l’auteur du livre Arouc, qui eft un
didtionnaire , pour expliquer les mots difficiles du
Thalmud. Enfuite vint Abraham Aben Ezra, qui
s’appliqua à interpréter l’écriture félon le fens littéral
Si grammatical, au lieu que la plupart donnoient
auparavant dans les explications myfterieufès de
la cabale. Il foûtint toutefois la tradition contre les
Caraïtes,quine reconnoiiloient d autorité que celle
de l’écriture. Aben Ezra étoit Espagnol, mais s’étant
misa voïager, il mourut à Rodes en 1174»
âgé de foixante Si quinze ans. Il etoit auili aftronome
& médecin.
Du même temps vivoit en France R . Salomon
Jarchi, natif de Troïes en Champagne , ou félon
d’autres, de Lunel au bas Languedoc. Il enfeigna à
Paris, Si commenta toute la Bible Si prefque tout
le Thalmud: ce qui le fit nommer parles Juifs l’interprete
par excellence mais fes notes fur 1 écriture
font obfcures, n’étant guere que des glofes mêlées
de mots vulgaires à prefent inconnus. Il voïa-
gea à la terre fainte & jufques en Perfe ; Si. étant
revenu en Europe , il mourut a Treves a foixante
8 quinze ans , en 1180. Les Juifs le nomment
par abregé RafchL Ses notes avec celles
d’Aben Ezra, rempliffimt la marge des bibles Rab-
biniques.
L iv & E s o i x a n t e -d o ü z i e ’m e . 387
Mais le plus fameux de tous les Rabins eft Ram-
bam, c’eft-à-dire R . Moïfe fils de Maïmon. Il naquit
à Cordoüe l’an du monde félon les Juifs 4853. de
Jefus-Chrift 1133. fon pere & fix de fes aïeuls avoien t
été juges. Après avoir étudié les livres des Juifs, il
devint difciple d’Averroës natifauffi de Cordouë,&
un des plus grands philofophes qu’aïent eu les Arabes.
Averroës a commenté Ariftote traduit en
Arabe depuis long temps, Si fes commentaires traduits
en latin ont fervï depuis à nos fcolaftiques,
Moïfe setant donc attaché à lui fut enveloppé dans
fa difgrace ; car Averroës fut fufpeétaux Almohades
nouveaux maîtres des Mufulmans d’Efpagne. On
dit même que Moïfe pour fe mettre à couvert de
la perfecution , fit profeffion du Mahometifme,
demeurant Juif enfecret. Enfin il quitta l’Efpagne,
paffa en Egypte & reprit la profeilïon ouverte de
Judaïfme. Il s’établit à Fouftat près Caire , où il
exerça la medecine avec grande réputation, étant
protégé par le Cadi Fadel,
Moïfe aïant cultivé faraifon par la phïlofophie
Si les mathématiques, s’éleva au deffus des autres
Juifs, qui n’étudioient que leurs traditions mêlées
de fables, & prit une méthode plus ferieufe. Entre
un grand nombre de livres qu’il a compofé,. il. y
en a deux forts célébrés. Le premier intitulé Jad-
hazâca , comprend toute la doétrine du Thalmud ,
c eft-a-dire la jurifprudence civile Si canonique des
Juifs, diftribuée par ordre , & expliquée clairement
en un pur Hebreu. L’autre ouvrage intitulé
Moré nevochim, eft une elef pour entendre les p a t
C c c iji
A n . n 73.
B u x t o r fp r e f .
in more. Nevach
SiU . Orient,
p ■ 1 1 9 --
Abulfat '•P- i f 7,
B'tbl. Orienti p. #8.
Bibl. Ratik;
h J W