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à l’archevêque de Cantorberi, par laquelle le pape
lui confeilloit 8c lui ordonnoit de ne porter aucune
fentence contre le roi , le roïaume, ou les perfon-
nes diftinguées, j uiques au retour de fes nonces; 8C
s’il avoit porté quelque fentenec, de la fufpendre
jufqucs à ce terme. Par la lettre au roi, il lui en joignit
de la part de Dieu 8c pour la remiffion de fes
pc che z , de rétablir l’areneveque de Cantorberi
dans fon églife, 8c lui rendre fincerement fes bonnes
grâces. La lettre cft dattée de Beneventle dixième
de Mai. Ils avoient auffi des lettres pour le roi
de France, qu’ils lui rendirent à Souvigni en Bourgogne
, où ils le rencontrèrent ; & il ne leur confcil-
la pas d'aller chercher le roi d’Angleterre, qui étoit
en Gafcogneavec fon armée, parce qu’ils ne pou-
voient y arriver fans grand péril. Ils allèrent donc
à Sens attendre le retour de ce prince.
Cependant l’empereur Frideric tint a Bamberg
une dicte ou cour generaleàla Pentecôte, qui cette
année 1169. fut le huitième de Juin. A cette aflem-;
blée fe trouvèrent les prétendus cardinaux, légats
de l'antipape Callifte III. 8c du confcntement de
tous les feigneurs prefens , l'empereur y fit élir©
pour roi 8c couronner Henri VI. fon fiis; âgé feulement
de cinq ans.
Le nouvel archevêque deSaUbourg Albert aïant
été auparavant appelle par l’empereur, vint à cette
diete avec le roi de Bohême Ion pere & demanda
audience , mais elle lui fut refufée.Car l’empereur
avoit réiolude s’emparer de l’archevêché de Salf-
bourg ; & en effet il y vint au commencement
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du mois d’Aout. L’archevêque à la perfuaiion des
feigneurs & principalement du duc d’Autriche fon
oncle, voïant la ruine dont étoient menacées les
eglifes & les monafteres, céda au tems 8c fe mit à
la diferetion de l’empereur. Il lui réfigna l’archevêché
8c tous les droits régaliens en prefence des
feigneurs : ainfi l’empereur difpoia à fon gré de tous
les biens de cette l’églife. La même année 8c le
vingt-feptiéme de Juin mourut Gerhoh abbé de
Reichefpergdans la même province , après avoir
gouverné ce monaftere pendant près de trente-
huit ans 8c en avoit vécufoixante 8c feize. il étoit
fameux par fa doétrinc 8c par fa vertu, 8c avoit
foûtenu avec un grand courage la caufe de l’églife
contre les hérétiques 8c les fchifmatiques fous Innocent
II. 8c les papes fes fucceffeurs jufqucs à
Alexandre III.
Quand le roi d’Angleterre fut revenu en Normandie
les nonces Gratien 6c Vivien s’y rendirent
auffi. Le vingt*quatriéme d’Août veille de S. Bar-
îhelcmi,ilsarriverentàDomfront;6c lefoir même
le roi venant dG la chaffealladefcendre à leur logis
avant que d’aller au fien, Scies falua avec beaucoup
<de refpeét.
Le lendemain matin le roi vint encore au logis
des nonces ôe fie encrer avec lui dans la chambre
l’évêque deSéesSc celui de Rennes: quelque tems
après ont fit venir auffi Jean,doïen de'Sari&eri
6c les deux archidiacres Renaud de Sarifberi &
Raoul de Landaf. Ils demeürerent enfermez juf-
qnes à l’heure deNone, parlant, tantôt paifibls«;
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A n. 116$,
VII.
Conférence ¿a
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