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XV.
Eglife de Sicile
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308 H i s t o i r e E c c l e j i a s t i q u e }
rien tourne au profit du roi. Les prévôts roïaux, les
abbez 8c les autres ecclefiaftiques conftituez en dign
ité , neferont dépofez que pour crime&par juge-;
ment canonique. Le roi déclare qu’il fait cette con-
ftitutionpar le confeil de la reine fa mere, ôcde tous
les prélats 8c les feigneurs ; 8c elle fert au moins à
faire voir les coutumes abufives, qui regnoient en
Hongrie comme dans les autres roïaumes.Leroi
Etienne III. mourut le dimanche trentième dejan-,
vier 1 lyx.fonfrere Etienne IV. lui fucceda pendant
quelques mois, puis Bela Ill.qui étoit au (fi ion frere.:
L ’églife de Sicile étoit dans un trifte état tous le
jeune roi Guillaume II. comme on voit par l’hifi.
toire de Hugues Falcand auteur du tems, Sc par
les lettres de Pierre de Blois. Le païs étoit mêlé de
Grecs, d’Arabes , de Lombards, de Normans 8c
ces derniers étoient les maîtres. Sous le nom du
jeune ro i, c’étoit la reine Marguerite fa mere qui
gouvernoit au plutôt ceux qui la gouvernoient
elle-même. Pour appuïer fon autorité ellepriaRa-
trou archevêque de Roüen fon oh c le , de lui en-,
voïer quelqu’un de tes parens, illu i envoïa Etien-
n e fils du comiede Perche, qu’elle fit chancelier
<L* Sicile; ôc peu après ihfut élu archevêque de Païenne
capitale du roïaume, au grand déplaifir de
plufieurs prélats qui afpiroient à cette dignité en-,
tre autres Richard évêque élu de Syracuie An-;
gloiscte-narion.-
Le chancelier Etienne amena entre autres avec
lu i Pierre natif "de Blois, dont le furnom lui demeura
« homme diitinguc par fa fcience & fa
L i v r e S o i x a n t e - D o u z i è m e . 309
vertu. Il fut précepteur du jeune r o i, après Gautier
depuis archevêque de Palerme,qui lui avoir “ r f
montré les commencement de la grammaire 8c
de la verfification. Pierre de Blois lui donna des
connoiifances plus étendues, pendant un an qu’il
l’inftruifit; ôcen même tems il gardoit le fceau
de ce prince, 8c étoit le fécond miniftre après le
chancelier Etienne. Ce qui ayant excité la ja-
loufie de quelques courtifans , pour l'éloigner
d’auprès du roi fous un pretexte honnête , ils le
firent élire archevêque de Naples, ville alors peu
confiderable. Pierre refufa cette dignité, mais
vo'iant les troubles de Sicile ôc les fréquentes conjurations
contre le chancelier Etienne , qui fut
enf in obligé de quitter le païs pour mettre fa vie
en fureté, il demanda fon congé au roi & ne fut
retenu ni par les prières ni par les promeffes de f e , ^
c e prince. Pierre fortit de Sicile peu après le ehan-
celier Etienne, la même année que C atanefut r en-
verfée par un tremblement de terre, c’eit-à-dire
<en 1 169. 8c revint auprès du roi d’Angleterre fon .Kg»»*
ancien maître,..
Depuis fon retour il écrivit à Gautier, alors ntr~&
chapelain du roi de Sicile ôc autrefois fon précepteur,
peur fe plaindre de la conduite dece princ
e ; qui à la perfuafion de Robert comte de Loro-
c e lle , vouloit faire évêque de Gergenti le frere de
ce comte homme incapable,malgré iaréfiftance
.du chapitre.. Il fe plaint que le roi.av.oic d o n n é ü
confiance à deux hommes de baffe naiffance^pné-
iex^blcmem i , Romuald arehevêque de Salerne ,