
A N. 1171.
Radulf. Die.,},
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G . Neubrig, 11. c*
3.6.
Roger. Hoved. p.
$17. tà. 10. conc'm
368 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Il croïoir auffi y être plus en fûreté qu’en Angleterre
contre l’interdit qu’il craignoit. En paffantil vifita
Henri éyêquede Vincheftre, malade à l’extrémité.
C e vénérable prélat lui fit de grands reproches de
la mort du faint archevêque , ÔC lui prédit qu’elle
luiattireroit plufieurs adverfitez. Il mourut chargé
d’années le huitième du même mois d’A o û t , aïant
rempli le fiegede Vincheftre quarante-deux ans. Il
avoit deux ans avant fa mort diftribué tous fes biens
en aumônes, ne gardant que lafubfiftanceabfolu-
ment necefl'aire.
Le roi d’Angleterre paiTa en Irlande avec une
flotte de quatre cens voiles, 6c le lendemain de fon
arrivée qui étoit le lundi dix-huitiéme d’Oétobre,
jour de faint Luc , il vint avec fon armée à Vater-
fo rd , où il féjourna quinze jours. La vinrent a fes
ordres les quatre rois de C o rc , de Limeric, d’Oxe-
ric 6c deMida , 6c prefque tous les feigneurs d’Irlande
, hors le roi de C onafte, qui prétendoit en
être feul foûverain.Tous les prélats y vinrent auffi,
fçayoir les quatre archevêques Gelafe d’Armac ,
Donat de Caflfel, Laurent de Dublin , Catholique
de Tuam ; les évêques leurs fuffragans , au
nombre de vingt-huit, & les abbez. Ils reçurent
tous Henri pour roi5e feigneur d’Irlande, 6c lui firent
ferment de fidélité à lui & à fes fucceiTeurs à
perpétuité, Dans la fuite le roi d’Angleterre envoïa
au pape les lettres des prélats d’Irlande , 8c obtint
|a confirmation de ce roïaume pour lui & fes fuc-
cefTcurs par l’autorité du faint fiege ; comme il
m o ït fiija obtenu du pape Adrien IV , en l tS6- ^
permiffipn
L i v r e s o i x a n t e -d o u z i e ’m e . 369
permiffion d’y entrer & de s’en rendre maître.
Pendant que le roi Henri étoit en Irlande , 8c
vers la fête de S, Léonard fixiéme de Novembre
1171. il envoïa Nicolas fon chapelain & Raoul archidiacre
de Landaf, tenir un concile général à
Caifel avec les prélats du pais, fous le bon plaifir
du pape. L’archevêque d’Armach primat d’Irlande
ne put s’y trouver à caufe de fes infirmitez‘&
de fon grand âge. Il étoit en opinion de fainteté ,
ôc ne vivoit que du lait d’une vache blanche , qu’il
faifoit mener par tout avec lui. En ce concile pré-
fida Chriftien évêque de Lifmor en qualité de légat
du faint fiege ; on y fit publiquement le rapport
des defordres qui regnoient dans le pais , 6c on les
rédigea par écrit fous le fceau du légat ; puis on
dreifa huit canons pour y apporter le remede convenable.
On ordonna premièrement que les mariages
ne feroient contraétez que fuivant les loix de l’é^
g life , au lieu que la plupart des IrlanHois prenoient
autant de femmes qu’ils vouloient, 8c fouvent leurs
proches parentes. Que des enfans feroient portez
à l’églife pour être catechifez à la porte , c e ft à-
dire exorcifeZjSi enfuite baptifez aux fonts par les
prêtres dans de l’eau pure avec les trois immer-
fions hors le péri! de mort. Auparavant la -coutume
étoit en divers lieux d’Irlande , que fi-tôt
qu un enfant étoit né , fon pere ou le premier venu
le plongeoit trois fois dans de l’eau, & dans du la i t ,
fi c’étoit l’enfant d’un riche ; puis on jettoit cette
eau ou ce la it , comme fale. On ordonna encore
Tome X V . ' A a a
A n . i iy r .
X X X V I II .
Concile de Caifel.
Jo , RPomptom, p•
1071.
c, 1.