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~ d.naux , leurs biens & cous ceux qui viendraient
vers le pape , ou qui en retourneraient.
Enfuite les fenateurs vinrent trouver le pape
avec les trois cardinaux -, & après lui avoir balte
les pieds, ils jurererent publiquement i’obfervacion
de toutes ces conventions. Alors le pape fe prépara
à retournera Rome , & le jour de S- Grégoire
douzième de Mars qui cette année 1178.étoit
le troifiémedimanche de Carême, il partit deT uf-
culum après la meile. Le clergé de R om e vint
bien loin au devant avec les banieres & les croix ,
ce qu’on nefe fouvenoit point qui eût été fait à
aucun pape : les fenateurs & les magiftrats ve-
noient au fon des trompettes,les nobles & la milice
en bel équipage , le peuple à pied avec des
rameaux d’olivier , chantant les acclamations ordinaires
deloiianges. La preile étoit fi grande à
lui baifer lesp ied s, qu’à peine fon cheval pouvoit-
ilm archer, & fa main étoit laffe de donner des
ben'èdiéhons. On le conduifit ainfi jufques à l’é-
glifc de Latran, où après avoir congédié le peuple
& les cardinaux , il monta au palais & fe mit
au lit avant le repas, tant il étoit fatigué : car il
étoit avancé en âge. Le lendemain il tint co n fit
toire & reçût au baifer des pieds une multitude infinie
de clercs & de laïques : puis il fit les ftations
ordinaires du carêm e, & le dimanche fuivant qui
étoic L a ta r e , il alla en pràceflionà fainte Croix:
E n fin lejou rd e Pâques il porta la tiare avec la
couronne nommée le Regne.
Dès la fin de l ’année precedente l’antipape Jean
L i v r e s o ix a n t e-t r e i z i é’m e . 461
de Strume autrement Calliite aïanc appris la recon- ^ „
ciliation de l’empereur avec A lexandre, quitta fe- x v ii.
cretement farefidence de Viterbe & vint au mont
d’Albahe fous la proteétion de Jean f A \ r*i » feigneu1 rdu f1c!?ia-. cad. ap.' chateau. Mais l’empereur pour montrer qu’il n’y ê k \ an. ii’j ’jr
prenoit point de part, défia & mit au bande l’em pire
l’antipape &fcs deifenfeurs, s’ils ne venoient
au plûtôt à l’obéïlfince du pape. Etant donc rétabli Romu. cUr»
à Rome comme il étoità T ufculum , le jour de la
D ecolationde S. Jean vingt neuvième d’Août 1178.
Jean deStrume vint le trouver avec quelques-uns
de fes clercs ,& en prefence des cardinaux & de
plufieurs autres, confeffa publiquement fon péché,
demanda pardon & abjura le fchifme. Le pape
Alexandre fuivant fa douceur naturelle ne lui fit
aucun reproche, & lui déclara que l’églife R omaine
le recevoir avec joïe pour fon fils & lui
rendoit le bien pour le mal. En effet le pape le
traita toûjours depuis avec honneur dans fa cour
ô i le reçut mi êmr«- e à fa 1 table. T1 outefois le vingt- M e « .» r i • r A6ta. Aqutcinci, neuvième de Septembre quelques lchitmauques an.uri.
élurent encore pour antipape Lando Sitino de la
famille des Frangipanes qu’ils nommèrent Innocent
III. U n chevalier frere de l’antipape Ocbavicn
le prit fous fa proteélion en haine du pape A lexandre
, & lui donna uneforterefïe qu’il avoit près
de Rome.
Le pape Alexandre voulant ïemedier aux abus xvih,
qui s’étoiènt introduits ou fortifiez pendant un fi d’iin0cIncUe°g«^
long fchifme , indiqua un concile général à R om e nera1-
pour le piemier dimanche de Carême de l’année
M m m iij r