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JîtaJp» x 96.
98 H i s t o î r b E c c l i s i a s t i q u e .
^ nus. Il prêchoic- & d’exemple & de parole étânt
‘ bien inftruit des faintes lettres : il dépenfoit beaucoup
pour l’hofpitalité & pour l'entretien desmo-
nafteres : fervoit lui - même les pauvres, & ne de-
daignoit pas de toucher leslepreux & de leur bai-
fer les mains. Il reconnut Ôc fuivit toûjours Alexandre,
ôc attira à robéïffance de ce pape Martin
an évêque de Brixen fon fuffragant. Ces deux
prélats furent les feuls de toute l'Allemagne, qui
ne prirent point departaufchifme. L’archevêque
n’embraffa le bon parti qu'après une longue délibération
, & la raifon qu'il en rendoitétoitlecon-
fentement de toute l’églife, c’eft-à-dire de la plus
grande partie , qui s’étoit déclarée pour Alexandre.
Quoi que l'empereur Frideric en fut irrité
contre le faint prélat, il n’oloittoutefois faire é-
claterion reffentiment : ôc quand il étoit en fapre-
fence , la dignité même qui paroifloit fur fon vi-
fage le retenoit, & lui imprimoit une crainte rei-
peétueufe. Ce prince l’avoüoit lui -même ; ôc le
faint prélat de fon côte defiroit ardemment defouf-
frir pour Dieu l’exil ou la mor t , foit en cetteoc-
cafion, foit en quelque autre. Il mourut quatre
ans après le concile de Pavie la nuit du dimanche
au lundi vingt-deuxième de Juin 1164. âgé de
foixante ôc dix-neuf ans, après dix-huit ans d’é-
piicopat. On rapporte plufieurs miracles faits â fon
tombeau , 6c il eft compté entre les iaints.
Henri prêtre cardinal qui avoit été moine à
XLV< * Clairvaux, Odon Lettre contre le , . . A cardinal diacre . & P. hilip* p1e abbé
conciledePavie. de 1 Aumône, monaltere de 1 Ordre deCiteauxau
L i v r e S o i x a n t e - D î x i e ’me. 99
diocéfe de Chartres, écrivirent une lettre générale
à tous les prélats ôc les fidelles, pour fèrvir de
préiervacif contre la lettre fynodale du concile de
Pavie. Ils iniïftent premièrement fur l'incompétence
des juges , ôc difent : Si l'églife Romaine
doit être jugée iur quelque article , elle devoit l’être
à Rome par les évêques de la province ôc un
concile général de toute l’églife. On auroit pû
connoître à Rome avec plus de facilité & de liberté
ce qui s’étoit pâifé à l’éledfian d’Alexandre. Ils
foûciennent enfuite que l’éleéfion du pape , eft
refervée aux trois ordres de cardinaux , évêques,
prêtres 8c diacres; ôc ajoutent : Si on admet à cette
éleétion le chapitre de S. Pierre, pourquoi n’y ad-
mettra-t on pas les chanoines de Latran , qui eft la
première églife de Rome , le clergé de Sainte Marie
Majeure, les abbez &c les moines de S. Paul ôc
de S. Laurent, qui font toutes les églifes patriar-
chales ? Ils ajoutent des reproches particuliers contre
le doïen de S. Piprre, ancien fchifmatique attaché
à Pierre de Léon. Ils réfutent ce qu’avan-
çoient les fchifmatiques, qu’Alexandre avoit reconnu
dans fa bulle , qu’Odtavien avoit été élu par
deux cardinaux : au lieu qu’elle portoit feulement
qu’il avoit été nommé, ce qui nejfaifoitpas
une éleétion.
ils relevent le mérité d’Alexandre, 8c accu-
fent Oéfcavien de plufieurs violences. Et fureeque
l’on prenoit avantage de ce que perfomie ne s’était
prefenté pour Alexandre-au concile: de Pavie, ils
difenc : -Nous étions envoïez en ces quartiers là ,
Lij
A n. 11 <>o.
B ill. Ci/l. tt.
3. f . 141.