
A n. i 167-
Vita 1 1 . r. i i .
x. ep. I6J.
1 1 . ep. 10.
11. 1 1 0 .
CJk« Gervaf,
11^7.-
t i , e p , 54.
Ge rvif, m
160 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i Q ü e .
8c la défenfe de la liberté , non parce qu’il l’a mérité
, mais parce qu’il a plû au tyran. C ’eft au pape
à pourvoir à ia confcience, à fa réputation 8c au fa-
lut de l’églife. Les deux légats étoient iufpeéts à
l’archevêque, mais particulièrement Guillaume de
P a v ie , qu’il regardoit comme fon ennemi déclaré
8c entièrement livré au roi. Il lui écrivit à lui même
qu’il ne le recevoit point pour juge; 8c il lui avoit
écrit des lettres encore plus dures qu’il fupprima
par le conieil de Jean de Sariiberi.
Cette année 1 167. la guerre fe rallumaentre les’
deux rois de France 8c d’Angleterre, pour la ville
deTouloufe 8c pour d’autres caufes, entre lëfquelles
on comptoit comme la principale, l’affaire de faint
Thomas de Cantorberi. Le papel’aïantapris écriv
it aux deux légats Guillaume 8c Otton,d’emploïer
tous les moïens poffibles pour rétablir la paix entre
ces deux princes, dont l’union étoit fi importante
à l’églife. Il leur défend expreffement d’entrer
en Angleterre 8c de fe mêler des affaires de ce
roïaume, principalement des confecrations des évê-î
ques, avant la pleine réconciliation de l’archevêque
Thomas avec le roi. La lettre eft datée de Be-
nevent le vingt-deuxième d’Août 1167. Pour cet
effet les légats vinrent à Sens conférer avec l’archevêq
u e , j ’entends l’archevêque de Cantorberi, afin
de négocier lapaix.De- là ils allèrent vers le roi d’Angleterre;
8c le trouvant trop opiniâtre dans fon
fentim'ent, ils prirent jour pour une conférence
avec l’archevêque, à l’oéiave de la S. Martin. Le
roi d’Anglecerre avoit dit aux légats que Thomas
L i v r e S o i x a n t e - o n z i e ’ m e . a it
étoit la caufc de la guerre, 8c qu’il étoit aile fut les
lieux , animer contre lui le roi de France 8c le comte
de Flandres.
La conférence Ce tint ail jour marqué dix-huitié-
me de Novembre 1 1<sy. entre Trie 8c Gifors, qui
étoit la frontière de France 8c de Normandie. L’archevêque
de Roüen s’y rendit avec les légats : mais
les évêques 8c les abbez d’Angleterre que le roi
avoit appeliez demeurèrent à R oü en , l’archevêque
de Cantorberi étoit accompagné de quelques-uns
de ceux qui l’avoient fuivi dans fon exil. Les légats
parlèrent les premiers relevant la charité du pape,
le foin qu’il avoit de l’archevêque, les fatigues 8c les
périls qu’ils avoient effuïez dans ce voïage. Ils repre-
fentoient encore le befoin de l’églife 8c le malheur
du tems, la grandeur du roi d’Angleterre, 1 amitié
Sc les bienfaits dont il avoit prévenu l’archevêque ,
8c l’honneur qu’il lui avoit toujours rendu : enfin
fes plaintes contre lui ^ particulièrement touchanc
la guerre dont il le faiioit 1 auteur. Sur tout cela
ils demandoient à l’archevêque comment ils pour-
roient appaifer le roi, ajoutant qu’il y falloir em-
ploïer de fa part beaucoup de modération Sc d’humilité.
L’archevêque s’étant retiré à part délibcraAvcc
îes fiens, puis il commença par rendre grâces au
pape 8c aux légats , répondit aux plaintes du roi ,
8c reprefenta les torts qu’il avoit faits à l’églife.'
Quant à la ioûmiflion que les légats lui deman-
doient, il répondit, qu’il la rendroit au roi la plus
grande 8c la plus refpedueufe qu’il lui feroic poifi-
K k i i j ,
A n. i 167.
XLIV.
Conférence de
Giiors.
1 1 , ep, 17* 18»
30.