
4 1 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
me diocefain ; & leur demanda premièrement
N. 1 1 7 6 . recevoient la loi de Moïfe, & les autres livres
s llg-
de
l’ancien teftamenc. Ils répondirent devant tous
les alïlftans qu’ils ne les recevoient point,'mais
feulement les évangiles , & le refte du nouveau
teftament. En fécond lieu, il les interrogea fur
leur fo i, les invitant à l’expofer. Ils répondirent,
qu’ils ne le feroient point s’ils n’y étoien t contraints.
En troifiéme lieu il leur demanda s’ils croïoient
que les enfansfuifent fauvezparle baptême. Ils répondirent
qu’ils ne s’expliqueroient point fur cet
article , mais qu’ils répondroient par les évangiles
& les épitres. Le quatrième article fut touchant
le corps, & le fang de N. S. Il leur demanda où
il étoit confacré, par q u i, qui le recevoir -, &
s’il étoit également confacré par un bon, & par
un mauvais miniftre. Ils répondirent, que ceux
qui le recevoient dignement étoient fau vez, ceux
qui le recevoient indignement s’attiroient leur
damnation ; & ajoutèrent, que tout homme de
bien tant clerc que laïque leconfacroit : prétendant
toûjours ne devoir point être contraints à répondre
fur leur foi.
Le cinquième article fut ce qu’ils penfoient du
mariage; & fi l’homme & la femme , ufant de la liberté
qu’il donne, fe pouvoient fauver. Ils ne voulurent
répondre autre chofe, finon que cette liberté
eft accordée à caufe de la fornication : fur quoi
3 c o r , yh,» ils citèrent S. Paul. Le fixiéme article fut de la pénitence,
fi elle étoit falutaire à la fin de la vie : &
les gens de guerre bleifez à mort pouvoient fe fauver
par ce moïen ; fi on devoirconfeifer fes pechez T------------
aux prêtres ou aux laïques indifféremment ; & de 1176.
qui parle faint Jacques, quand il dit : Confeffez
vos pcchez les uns aux autres. Ils répondirent ,
qu’il fuffifoit aux malades de fe confeifer à qui ils
voudroient ; & ne voulurent rien dire fur les gens
de guerre, parce que faint Jacques ne parle que des
malades. L’évêque leur demanda encore fi la contrition
du coeur ôc la confeifionde la bouche fuffi-
foient, & s’il n’étoit pas neceiTaire d’y ajouter la
fatisfaêtion par les jeûnes', les macérations & les
aumônes. Ils répondirent que faint Jacques ne parloir
que de la confefïion, qu’ils ne vouloient pas
être meilleurs que cet apôtre , ni rien ajouter du
leur., comme font les évêques.
Ils dirent encore beaucoup dechofes furquoion m ! • r *■ , 9 t . r * . lac» y . 1 1 . ne les interrogeoit point : lçavoir qu on ne doit faire
aucun ferment, fuivant ce que dit J. C . dans l’évangile,
& S. Jacques dans fon épitre. Que S. Paul
marque les qualitez que doivent avoir les évêques
& les prêtres. Si on ne les ordonne pas tels ; ce ne
font ni des évêques ni des prêtres, mais des loups
raviflans, des hypocrites, &des fedu&eurs, qui aiment
les falutations ôt les premières places, & fe
font appellerdo&eurs & maîtres contre le précepte
de J. C . portant des habits blancs & des anneaux Matth.xaà. Ë
dor aux doigts, ce qu’il n’a pas ordonné. A quoi
ils ajoutèrent plufieurs autres reproches injurieux,
concluant qu’on ne devoir point leur obéir, parce
que ce n’étoient que des mercenaires & des prêtres
femblables à ceux qui livrèrent J. C . Ces dif