
An. nC 6.
z i 5 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
jme obfervées par les ecclefiaftiques fous fes préde-
ce fleurs, 8c les rendre publiques, âfin qu’on n’en
difputât plus à l’avenir. C ’eft ce qui a été exécuté,
& voilà cette perfecutioh contre l’é g life , dont on
accufe le roi par toute la terre.
Si toutefois dans ces coûtumes il y a quelque
chofe de dangereux pour la confcience, ou de honteux
pour l’églife : ce prince touché de vos aver-
tiifemens & de votre autorité, a promis il y along-
tems 8c promet encore de le corriger. Et nous aurions
déjà obtenu la paix que nous defirons ; fi l’archevêque
de Cantorberi n’avoir rallumé fa colere
éteinte : mais ce prélat, au lieu de l’appaifer par fes
avertiflemens 8c le vaincre par fa douceur,vient de
l’attaquër durement par des lettres triftes 8c terribles
, le menaçant d’excommunication fic fon roïaume
d’interdit. A ces menaces il aajoûté des effets
plus fâcheux : car il a excommunié fit dénoncé publiquement
des feigneurs du premier rang, 8c des
perfonnes en qui le roi a le plus de confiance, fie
qu’il admet à fes conieils les plus fecrets, fans les
avoir citez ni convaincus, ni donné lieu de fe défendre.
Il a de même fufpendu de fes fonéfcions nôtre
confrere l’évêque de Sariiberi, fans procédure
juridique Sc fans nôtre participation. Quelle fuite
pouvons-nous attendre d’une maniéré d’agir fi irre-
gu lie re , veu principalement la malheureufe cir-
conftance du tems, finon que la concorde entre le
roïaume Sc le facerdoce ioit rompue', fie que nous
allions en exil avec nôtre clergé : o u , ce qu’à Dieu
ne plaife, que nous nous retirions de vôtre obéïf-
L i v r e S o i x a n t e -o n z i e’ m e. -1 17
fân e e , pour tomber dans le fchifme. C ’eft pour
éviter de fi grands m aux, que nous avons appelle a
votre grandeur de viv e voix Sc par é c rit, contre les
mandemens de l’archevêque deCantorberi:qui portent
quelque préjudice au roi,a Ion roïaume, a nous
ou à nos églifes, 8c nous avons marqué le terme de
nôtre appel à l’Afçenfion. Aimant mieux être humiliez
en tout ce qu’il plaira,àvôtrefainteté,quedefen-
tir de jour en jour les éfets de la paillon de 1 archevêque.
Ce terme de 1 appel s’étendoit a près d un an.
Dans la lettre à l’archevêque fes fuifragans difent
: Nous efperions que vous repareriez par vôtre
humilité 8c vôtre p rudence, le trouble qu’a produit
vôtre retraite inopinée dans un païs éloigne ; 8c
nous nous confolions parce que nous entendions
dire de tous cô te z , que vous portiez avec modeftie
lapauvreté oùvous vous êtesvplontairement réduit:
vous appliquant à la le&ure 8c à la priere 8c réparant
le palfé par les jeunes , les veilles, les larmes
8c les exercices fpirituels. Nous efperions que par
une telle conduite vous attireriez d’en haut la grâce
dans le coeur du roi pour lui faire oulier fon
reflentiment contre vous; 8c vos amis ttouvoient
ouverture pour lui parler en votre faveur,. Maintenant
notas apprenons que vous avez publie contre
lui un mandement, o ù , fans mettre de falu-
tation ni aucune témoignage d’am k ié , vous le
le menacez d’interdit ou d’excommunication prochaine.
Si vous l’ executez nous n’efperons plus de
paix; 8c il eft de la prudence de confiderer la fin.
de ce que l’on entreprend.
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Lettre à Tho«
mas.
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