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n o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
' ç dattée d’Anagni le feptiéme Décembre 116 j. Sc
Thomas l’aïant reçûë chargea les évêques d’Her-
r. Pagi mn. ^ Vorcheftre de notifier ia légation. L’é-
vêque de Londres en reçût la lignification le jour
de la converfion de S. Paul patron de fa cathedra-
le: c’eft-à-dire le vingt-cinquième Janvier 11
Il en fut extrêmement alarmé & en écrivit au roi
en ces termes: Quand le pape commande il n’y a
ni appellation ni autre remede, il faut obéir. Le
jour de S. Paul comme j ’étois à l ’autel dans Londres
, je reçus de la main d’un homme qui m’efi:
entièrement inconnu une lettre du pape, par laquelle
il accorde & confirme au feigneur archevêque
de Cantoiberi la légation par toute l’Angleterre
excepté le diocefe d’Yorc. Il nous eitordonné
de lui obéir en cette qualité ; & d’obliger ceux qui
par votre ordre, ont reçu en fon abience les fruits
des bénéfices defes clercs, à lesreftituer dans deux
mois fous peine d’excommunication, l lm’eft auffi
ordonné d’exiger de mes confrères le denier faint
Pierre, & de leur faire tenir les lettres de l’archev
êqu e , fous peine de dépofition. Nous nous jet-
tons donc à vos pieds pour vous fupplier d’empêcher
que nous ne foïons honteufement réduits au
néant, Stde nous permettre d’obéir aux ordres du
pape : de faire rendre le denier à S. Piere & les;
revenus aux clercs, & de demander à tous les évêques,
que s’ils trouvent dans les lettres de l’archevêque
quelque g r ief contre l’ufage duroïaume,ils
en appellent au pape , ou aux légats qu’on nous
envoie.
L i v r e So i x a n t e -q n z i e ’m e . t a i
Le roi d’Angleterre vint en Normandie l’an 1166.
puis la troifiéme ou la quatrième femaine d’apre's
Pâques il tint au Mans des aflemblées des prélats & use..
des barons, ou il ordonna une collcdte de deniers
pour le fecours de la terre-fainte à la priere &c fui-
yant l’exemple du roi de France j en exécution de
ce que le pape Alexandre avoit ordonné en un concile
qu il tint a Reims en 1164. après celui de Tours, HÎ4.*
Cette colleéte comprenoittout le monde, le cler-
gé, la nobleffe, le peuple & devoit durer cinq, ans *
& c’eft le premier exemple que je fâche de ces levées
pour la terre-fainte. ¡g g
- Saint Thomas étoit cependant a Pontigni où
profitant de la folitude, il s’appliquoit entièrement
aux exercices ipirituels: enforte qu’après l’office divin
, à peine l’écriture fainte fortoit de les mains.
Il ne laiflbit pas de fortir avec les moines pour le
travail , de moiflbnner & amaiTer le foin comme « jw K i
les autres, tout foible qu’il étoit. Cependant pour
ne pas abandonner l’intereft del’églife, la fécondé
année de fonéxil , c’eit-à-dire en 116c. il envoïa
au roi d’Angleterre par un abbé de l’ordre de Cî-
teaux, une lettre remplie de douceur pour fervir
de premier monitoire : où il reprefente que ion “f"
devoir ne lui permet pas de garder le filence , &
exhorte le roi à rendre la liberté à l’églife d’Angleterre.
Quoique cette lettre n’eût fait qu’aigrir le
roi, l’archevêque lui en écrivit une autre plus dure r
où fans entrer dans le fond de la queftion il releve It ef.
la dignité faccrdotale & menace le roi de la colere
de Dieu. Mais cette féconde lettre n’attira que des.
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